Quand l’agent double « Garbo » facilite le Débarquement
Quand l’agent double « Garbo » facilite le Débarquement
Par Joël Morio
Eric Brunet consacre le septième numéro des « Grains de sable de l’histoire » aux coulisses de l’opération « Overlord » (vendredi 3 juin à 20 h 50 sur RMC Découverte).
Eric Brunet (à droite) présente un numéro des « Grains de sable de l’histoire » consacré aux coulisses de l’opération « Overlord ». | RMC
Eric Brunet consacre le septième numéro des « Grains de sable de l’histoire » aux coulisses de l’opération « Overlord ».
Plus de soixante-dix ans après, le Débarquement de juin 1944 conserve, sinon des zones d’ombre, au moins des épisodes peu connus. Le journaliste Eric Brunet s’intéresse, pour son septième numéro des « Grains de sable de l’histoire », aux circonstances ayant facilité l’opération « Overlord », préparée durant des mois dans le plus grand secret. La surprise sera en effet déterminante pour la réussite de cette bataille, qui a engagé dès le premier jour plus de 150 000 hommes.
Les Allemands s’attendent au débarquement. Ils ont construit de la Norvège à la frontière franco-espagnole un « mur » constitué de systèmes de défense plus ou moins sophistiqués, inspectés par le maréchal Rommel lui-même. La zone à surveiller est immense, mais c’est dans le Pas-de-Calais que se concentrent les forces du IIIe Reich. Hitler est en effet persuadé que c’est sur ces côtes, situées à moins de 40 kilomètres de la Grande-Bretagne, que les Alliés prendront pied sur le continent. Et ces derniers mettent tout en œuvre pour qu’il en reste convaincu.
Intoxiquer l’ennemi
Eric Brunet raconte dans son documentaire la façon dont a été savamment entretenu cet écran de fumée. Avions factices déplacés chaque jour sur les aérodromes du Kent, comédiens embauchés pour faire croire à des mouvements de troupes et activité radio intense, tout avait été pensé et mis en place pour intoxiquer l’ennemi.
Ainsi peut-on comprendre la surprise des Allemands qui, au matin du 6 juin, virent débarquer une armada impressionnante sur les plages normandes. Et qui, fait surprenant, mettront plusieurs semaines à engager les hommes qui attendaient les Alliés plus au nord. Le journaliste nous tient en haleine jusqu’aux trois quarts de son film avant de nous donner les raisons de ce retard. Joan Pujol Garcia, un agent double baptisé Garbo par les Anglais et Alaric Arabel par les nazis, avait réussi à faire croire à l’Abwehr, les renseignements allemands, que le débarquement de Normandie n’était qu’un leurre et que le « vrai » devait bel et bien intervenir dans la région de Calais.
Si ces coulisses de l’opération parviennent à accrocher notre attention, on reste en revanche légèrement frustré de la place accordée au parcours de Joan Pujol Garcia. L’histoire de cet Espagnol disparu en 1988 aurait sans doute mérité que l’on s’y attarde un peu plus.
« Les Grains de sable de l’histoire: l’opération Overlord », d’Eric Brunet (Fr., 2015, 52 min). Le vendredi 3 juin à 20 h 50 sur RMC Découverte.