Trois collégiens ont été blessés, jeudi 2 juin, dans des bousculades suscitées par l’intervention de forces de l’ordre, qui visait à déloger des parents d’élèves pour rouvrir la grille d’un collège de Saint-Malo, cadenassée dans la nuit pour protester contre sa fermeture annoncée.

« Les pompiers ont accueilli onze jeunes, dont trois ont été emmenés à l’hôpital » à la suite de l’intervention policière, a déclaré l’inspecteur d’académie, Christian Willhelm. Les élèves blessés sont « un de 6e et deux de 3e », a-t-il dit.

Le quotidien breton Le Télégramme a publié une vidéo rendant compte des bousculades occasionnées par l’intervention des forces de l’ordre, qui ont été appelées par l’inspecteur d’académie.

Saint-Malo. Intervention des forces de l'ordre au collège Surcouf : 3 blessés
Durée : 01:37
Images : Vidéo d'un journaliste du Télégramme.

« Traumatisme face une réponse démesurée »

Plusieurs parents d’élèves étaient rassemblés à l’entrée du collège Surcouf jeudi matin, pour protester contre la fermeture de l’établissement, prévue en 2017 et qui a été préconisée en début de semaine par le conseil départemental de l’éducation d’Ille-et-Vilaine.

« L’un des enfants hospitalisés souffre d’une fracture de la jambe et un autre d’une fracture au poignet. Et une troisième élève a un genou abîmé », a affirmé Gwenaël Lepaih, secrétaire régional du syndicat d’enseignants SNES, qui a également parlé de « blessures psychologiques » et d’élèves « très choqués ».

« Il y a un traumatisme face à une réponse démesurée à une expression de colère qui se déroulait dans une ambiance bon enfant. Nous sommes également très surpris par la rapidité de cette intervention qui s’est produite sans la moindre recherche de dialogue », a-t-elle ajouté.

Le maire de Saint-Malo, Claude Renoult (divers droite), a fait savoir dans un communiqué avoir « immédiatement contacté le préfet afin de déplorer cet état de fait et demander des explications sur cette intervention sans concertation préalable avec le maire de la commune ».

Jeudi après-midi devant le collège Surcouf, où sont scolarisés 250 élèves, des parents d’élèves ont dit vouloir porter plainte pour les blessures subies par leurs enfants.

Lors d’un point presse en début de soirée, le préfet de région, Christophe Mirmand, a déclaré au sujet de cette intervention : « Il y a eu un usage [de la force] strictement proportionné aux circonstances », rappelant qu’« il s’agissait d’assurer la libre circulation » à l’entrée du collège.

« Il n’y a eu ni blessés graves ni violences », a-t-il dit, rappelant que l’intervention avait été effectuée « par des fonctionnaires de police du commissariat » de Saint-Malo et qu’ils n’étaient pas « en tenue de maintien de l’ordre ».