Russie : Edward Snowden dénonce une loi « Big Brother » et la « surveillance de masse »
Russie : Edward Snowden dénonce une loi « Big Brother » et la « surveillance de masse »
Adopté par la chambre basse russe, cette loi prévoit notamment le stockage de certaines données personnelles pendant six mois
Edward Snowden, l’ancien agent du renseignement américain réfugié en Russie, a dénoncé samedi 25 juin les lois antiterroristes adoptées par les députés russes. Ces dernières relèvent selon lui de « Big Brother » et de la « surveillance de masse », et a demandé qu’elles ne soient pas promulguées.
« La nouvelle loi russe Big Brother constitue une violation inapplicable et injustifiable des droits qui ne devrait jamais être promulguée », a écrit sur Twitter le lanceur d’alerte, qui a fui les Etats-Unis pour révéler l’ampleur de la surveillance menée par les services de renseignement américains.
Russia's new Big Brother law is an unworkable, unjustifiable violation of rights that should never be signed. https://t.co/HNsYmRaxR3
— Snowden (@Edward Snowden)
« La surveillance de masse ne marche pas. Ce texte va coûter de l’argent et de la liberté à chaque Russe sans améliorer la sécurité », a-t-il insisté dans un second message.
Des lois extrêmement répressives
Adoptés vendredi lors de la dernière séance de la Douma (chambre basse) avant les législatives du 18 septembre, les projets de loi en question obligent en particulier les opérateurs de télécommunications et internet à stocker les messages, appels et données des utilisateurs pendant six mois pour les transmettre aux « agences gouvernementales appropriées » à leur demande.
Les réseaux sociaux se voient également obligés de stocker les données pendant six mois, selon l’un de ces textes qui doivent encore être approuvés par le Conseil de la Fédération (chambre haute) et promulgués par M. Poutine.
Ce délai de six mois « n’est pas seulement dangereux, il est inapplicable », a prévenu M. Snowden, qui avait été critiqué, par le passé, pour ne pas critiquer assez sévèrement le régime de Vladimir Poutine.
Ces lois ont été dénoncées par l’opposition russe comme une tentative de « surveillance totale » de la part des autorités, mais aussi par les entreprises du numérique qui ont critiqué un coût exorbitant.
Elles introduisent par ailleurs des peines de prison pour la non-dénonciation d’un délit, abaissent l’âge de la responsabilité pénale à 14 ans et introduisent des peines allant jusqu’à sept ans de détention pour la « justification publique du terrorisme », y compris sur internet.