Comptes de campagne : le parquet demande un procès pour le FN
Comptes de campagne : le parquet demande un procès pour le FN et deux de ses dirigeants
Le Monde.fr avec AFP
Si les juges d’instruction suivent ces réquisitions, le Front national sera jugé pour complicité d’escroquerie dans le cadre des législatives de 2012 et recel d’abus de biens sociaux.
Le parquet de Paris a demandé le renvoi en procès du Front national (FN) et de deux de ses dirigeants, ont annoncé vendredi 22 juillet des sources judiciaires et proches du dossier.
La justice soupçonne un système d’enrichissement frauduleux aux frais de l’Etat. Si les juges d’instruction suivent ces réquisitions, le FN sera jugé pour complicité d’escroquerie dans le cadre des législatives de 2012 et recel d’abus de biens sociaux.
Parmi les mis en cause, le parquet demande aussi le renvoi en procès du trésorier du FN, Wallerand de Saint-Just, pour recel d’abus de biens sociaux, et de l’un de ses vice-présidents Jean-François Jalkh, notamment pour escroquerie lors des législatives et présidentielle de 2012, ont fait valoir ces mêmes sources.
Le principal volet de l’affaire porte sur les législatives de 2012. Au centre de l’enquête, des kits de campagne (tracts, affiches, cartes postales), au tarif de 16 650 euros, fournis à quelque 525 candidats par Riwal, une société dirigée par un ami très proche de Marine Le Pen, Frédéric Chatillon. Pour les acheter, les candidats devaient contracter un prêt avec intérêts auprès de Jeanne.
Le FN dénonce un dossier instruit à charge
Les juges soupçonnent derrière ce montage complexe des prestations gonflées et surfacturées au détriment de l’Etat, qui rembourse les frais de campagne aux candidats dépassant 5 % des voix. Les juges soupçonnent un système imposé aux candidats sans tenir compte de leurs besoins sur le terrain ni de la réalité de leur campagne, « dans l’unique but de majorer des dépenses électorales remboursables », avait indiqué une source proche de l’enquête.
Le FN, qui dénonce un dossier vide et instruit à charge, pour lui nuire avant la présidentielle de 2017, conteste toute surfacturation et fait valoir que ses comptes ont été validés par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).
Le parquet requiert également le renvoi en procès de Frédéric Chatillon pour faux, escroquerie, abus de biens sociaux, ainsi que les personnes morales Riwal, pour financement illégal de campagnes électorales et escroquerie, et Jeanne pour escroquerie, précisent ces sources.
Un procès est également demandé pour l’élu régional FN Axel Loustau, qui était en 2012 à la fois trésorier de Jeanne et actionnaire de Riwal, pour escroquerie dans le cadre de la campagne législative de 2012 et recel d’abus de biens sociaux au préjudice de Riwal. Marine Le Pen avait été entendue dans ce dossier sous le statut de témoin assisté, sans être mise en examen.