Elections américaines : de l’islam à la Russie, un week-end de polémiques
Présidentielle américaine, J-98 : de l’islam à la Russie, un week-end de polémiques
Par Nicolas Bourcier
Alors que les commentaires de Donald Trump sur la mère d’un soldat tué en Irak dérangent jusque dans son propre parti, Hillary Clinton s’est attaquée à la proximité du candidat républicain avec la Russie.
Donald Trump dans le Colorado, le 29 juillet. | Evan Vucci / AP
Le fait du jour
La polémique s’est poursuivie ce week-end entre Donald Trump et les parents d’un soldat américain mort en Irak, en 2004, qui ont déclaré lors de la convention démocrate qu’il « n’avait jamais sacrifié quoi que ce soit ». Khizr Khan, américain d’origine pakistanaise et de confession musulmane, a ému les délégués lorsqu’il s’est exprimé à la tribune de la convention de Philadelphie, quelques minutes avant le discours d’investiture de Hillary Clinton, évoquant son fils, le capitaine Humayun Khan, tué en Irak en 2004. Cet avocat de 65 ans a ensuite attaqué le candidat républicain sur sa proposition d’interdire temporairement aux musulmans d’entrer sur le sol américain, demandant au magnat de l’immobilier s’il avait « jamais lu la Constitution » avant d’en brandir un exemplaire qu’il a proposé de lui prêter.
M. Trump a répliqué samedi, sur la chaîne ABC News, en réfutant les accusations portées contre lui par le père et s’interrogeant sur le silence de la mère, présente à ses côtés à la tribune. « Elle se tenait là, elle n’avait rien n’a dire, peut-être qu’elle n’était pas autorisée à dire quoi que ce soit », a-t-il insisté, suscitant une forme de malaise jusque dans les rangs de son propre parti.
Dans une tribune publiée dimanche par le Washington Post, Ghazala Khan a répondu à M. Trump en expliquant qu’elle ne s’était pas exprimée devant la convention démocratique parce que la perte de son fils était encore trop douloureuse. « Donald Trump a dit que je n’avais peut-être pas été autorisée à dire quoi que ce soit. Il n’en est rien », écrit-elle. « Quiconque m’a vu a ressenti ce que j’éprouvais. M. Trump a dit que je n’avais rien à dire. Il n’en est rien. Mon fils Humayun aimait l’Amérique où il est arrivé à l’âge de 2 ans. Il s’est porté volontaire pour aider son pays. C’était avant le 11-Septembre. Rien ne l’obligeait à faire cela, mais il a voulu le faire. » Et d’ajouter : « Lorsque Donald Trump parle de l’islam, il est ignorant. »
La citation du jour
« Donald Trump a fait allégeance absolue à un grand nombre de positions recherchées par la politique étrangère russe. » Hillary Clinton
La candidate démocrate à la Maison blanche, Hillary Clinton, a accusé, dans une interview diffusée dimanche 31 juillet par la chaîne Fox News, les services de renseignements russes d’avoir commis la cyberattaque qui a récemment visé la direction de son parti. Le piratage des réseaux utilisés par la direction du Parti démocrate a abouti à la fuite de plus de 19 000 courriels suggérant que le Comité national démocrate (DNC) avait pris fait et cause pour l’ancienne secrétaire d’Etat face à Bernie Sanders lors de la primaire. « Nous savons que les services de renseignements russes ont piraté le DNC et nous savons qu’ils ont fait en sorte que soient publiés de nombreux courriels. Nous savons aussi que M. Trump a montré un enthousiasme particulièrement inquiétant dans son soutien à Poutine », a-t-elle ajouté.
Le tweet du jour
"If you look at Mike Pence, he was just sitting there. He had nothing to say. Maybe he wasn't allowed to." https://t.co/oyCZ40obIn
— lpolgreen (@Lydia Polgreen)
Le journaliste du New York Times reprend une photo de Donald Trump assis aux côtés de son candidat à la vice-présidence Mike Pence : « Si vous regardez M. Pence, il est juste assis. Il n’a rien à dire. Peut-être qu’il n’était pas autorisé à dire quoi que ce soit. » Une allusion directe aux propos de M. Trump sur Ghazala Khan, la mère du capitaine Humayun Khan, tué en Irak en 2004.
Le chiffre du jour
D’après la moyenne des sondages établie par le site RealClearPolitics, Hillary Clinton repasserait devant Donald Trump avec 1,1 point d’avance sur son rival républicain. L’ex-secrétaire d’Etat accusait 0,9 point de retard en début de semaine, au moment du lancement de la convention démocrate de Philadelphie.