Projet d’attentat déjoué : un complice présumé de Reda Kriket remis à la France et écroué
Projet d’attentat déjoué : un complice présumé de Reda Kriket remis à la France et écroué
Le Monde.fr avec AFP
Remis à la justice jeudi, Anis Bahri est soupçonné d’avoir été mandaté par l’organisation Etat islamique (EI) pour commettre un attentat en France avec Reda Kriket.
Une photo prise le 1er avril 2016, montrant l’appartement d’Argenteuil (Val-d’Oise), où vivait Reda Kriket, suspecté d’avoir projeté un attentat en France au nom de l’Etat islamique. | KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Anis Bahri, suspecté d’avoir projeté un attentat en France avec Reda Kriket, a été remis jeudi 4 août par les Pays-Bas à la justice française. Le Français de 32 ans a été mis en examen et écroué notamment pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et « infraction à la législation sur les armes en bande organisée », a rapporté vendredi le parquet de Paris.
Il est soupçonné d’avoir été mandaté par l’organisation Etat islamique (EI) pour commettre un attentat en France avec Reda Kriket, un ancien braqueur arrêté à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) quelques jours avant lui, en mars.
Une fausse carte d’identité
Né à Montreuil, à l’est de Paris, et domicilié dans le Val-de-Marne, en région parisienne, Anis Bahri avait été interpellé dans la rue le 27 mars à Rotterdam, aux Pays-Bas, à la demande de Paris. Il avait alors sur lui une carte SIM, un téléphone portable, une fausse carte d’identité bulgare et 772,75 euros en liquide.
Dans l’appartement de Rotterdam où séjournait Anis Bahri avaient été retrouvés 45 kg de munitions, notamment deux types de balles, toutes deux utilisées dans des kalachnikovs. Ni explosif ni arme n’avaient été saisis.
Opposé à son extradition
Il s’était opposé à son extradition, assurant avoir peur d’une condamnation à la perpétuité sans possibilité de libération et de « traitements inhumains » dans les prisons françaises. Des arguments que les juges ont rejetés, rappelant également que le parquet ne désirait pas engager de poursuites aux Pays-Bas.
Reda Kriket et Anis Bahri sont soupçonnés de s’être rendus en Syrie entre « fin 2014 et début 2015 », selon le procureur de la République François Molins. Depuis leur retour, ils étaient suspectés « de faire des allers-retours entre la France, la Belgique et les Pays-Bas ». En Belgique, trois hommes en lien avec Reda Kriket, Abderrahmane Ameroud, Rabah M. et Y. A., ont été inculpés et écroués.
Cette affaire est distincte de l’enquête sur les attentats à Paris et à Bruxelles, même si certains liens entre des protagonistes ont pu être établis. Reda Kriket avait notamment fait l’objet d’une condamnation par contumace en juillet 2015 par la justice belge dans un procès qui avait également vu la condamnation par contumace d’Abdelhamid Abaaoud, instigateur présumé des attentats du 13 novembre.
Le rôle actif de Reda Kriket, âgé de 34 ans, auprès d’un des plus gros recruteurs de combattants djihadistes syriens, Khalid Zerkani, lui avait valu une peine de dix ans de prison.
Absent au procès, Reda Kriket avait échappé à l’incarcération : il avait fait l’objet d’un mandat d’arrêt international le 4 mars 2014 et aurait rejoint la Syrie au dernier trimestre de 2014.