Des élèves de CPES (Classe Prépa Ecole Supérieure), étudient en classe de sciences physiques au sein de l'Ecole des Pupilles de l'Air (EPA), le 16 mai 2011 à Montbonnot-Saint-Martin. | JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

Le programme de la rentrée puis des deux années qui suivront s’annonce dense. Des cours à la pelle, des oraux hebdomadaires – les « khôlles » – des devoirs sur table de quatre à six heures qui se tiennent presque chaque samedi matin… Bienvenue au sein d’une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE). Un apprentissage à l’excellence dont la réputation effraie parfois les bacheliers qui ont choisi cette voie.

Mais, aussi difficile soit-elle, la CPGE constitue, aux dires de la plupart des anciens élèves, un cursus enrichissant et souvent source d’épanouissement, en même temps qu’un tremplin vers des établissements prestigieux. A bientôt un mois de la rentrée, voici quelques conseils pratiques pour bien aborder la prépa et tirer un profit maximal des enseignements.

Se familiariser avec le programme

Entre le mois de juin et le mois de juillet, chaque lycée envoie à ses futurs élèves le programme de l’année dans chaque matière ou, à défaut, une liste d’ouvrages qui permettront d’appréhender au mieux les problématiques abordées au cours de la formation.

En philosophie, en littérature, en histoire, en langues, comme en culture générale, « avoir lu les œuvres au programme reste le b.a.-ba, rappelle Christophe Bigot, professeur en classe préparatoire scientifique au lycée Louis-le-Grand, à Paris. Et quand je dis lire, cela suppose deux lectures, la première, cursive, sans prise de notes, et la seconde crayon à la main. » Il s’agira pour l’étudiant de pouvoir effectuer « son propre résumé de l’œuvre » ainsi qu’« un relevé de citations en rapport avec le thème au programme ».

Assurer ses acquis et combler ses lacunes

Formation pluridisciplinaire par excellence, la CPGE exige de ses étudiants une capacité importante à mobiliser des savoirs. Pour être efficace et ne pas se sentir perdu dans une matière, les vacances sont l’occasion d’assurer ses acquis et de combler ses lacunes. Juliette Belliard, qui a fait son hypokhâgne au lycée Montaigne de Bordeaux entre 2008 et 2009, confie avoir « relu attentivement [s]es cours de philosophie de terminale avant la rentrée ».

Quelle que soit la matière, il est nécessaire de s’assurer que l’on maîtrise le vocabulaire. « Je n’ai commencé à tenir un lexique qu’en milieu de première année de prépa, cela m’aurait pourtant bien servi de le faire avant », regrette Juliette Belliard, ne cesse de mettre à jour son répertoire. Dans ce fichier Word, elle note non seulement la définition des termes inconnus, mais aussi celle des mots qu’elle n’est pas certaine de maîtriser complètement. Une méthode simple mais qui a fait ses preuves pour beaucoup d’étudiants.

Clémentine Berthelot, passée par une prépa au lycée Malherbe de Caen entre 2008 et 2010, préconise d’entrer en contact avec des ex-étudiants de CPGE : « Rien ne remplace les conseils d’anciens élèves pour avoir une idée du contenu des enseignements et prendre conscience du travail à fournir. » C’est, d’après elle, la meilleure façon d’aborder la rentrée avec sérénité. « J’imagine mal quelqu’un débarquer à la rentrée sans savoir de quoi il s’agit », dit-elle avec humour.

Dès la rentrée, savoir se détendre

Tous les élèves qui ont réussi leur prépa le diront, il est essentiel de garder une activité extrascolaire. « Il faut se ménager des plages de détente, de repos et de sport dans la mesure du possible », conseille Christophe Bigot. A chacun sa méthode. Pour Juliette Belliard, « il fallait garder quelque chose qui n’avait rien à voir avec la prépa, et pour moi, c’était la musique, en particulier du violon alto. Cela m’a permis d’aborder les enseignements de manière beaucoup plus zen ». Clémentine Berthelot, elle, a trouvé dans la pratique du tennis de table un exutoire. « Après les khôlles du samedi matin, je participais à des tournois, ça me permettait de souffler et de me vider la tête », confie-t-elle.

« On ne doit pas pour autant tomber dans la démagogie, la prépa comporte nécessairement des sacrifices. Il faut donc apprendre à joindre l’utile à l’agréable et viser l’efficacité », nuance Christophe Bigot, qui conseille pendant les vacances d’écouter « des émissions en podcast comme “Les Nouveaux Chemins de la connaissance”, sur France Culture, pour la culture générale » et de « garder un œil sur le monde » en lisant la presse.

Présentée comme quasi-monacale par ses détracteurs, la CPGE est de fait une formation sélective. « Cela peut tenir de l’évidence, mais il est bon de rappeler qu’il faut arriver à la rentrée en état de fonctionnement, pas épuisé », indique Christophe Bigot. Savourer ses vacances se révèle donc aussi précieux que les révisions.

Cet article est une mise à jour d’une première version, publiée à l’été 2014.