L’Ouganda, allié du président sud-soudanais Salva Kiir, a annoncé vendredi qu’il ne fournira pas de soldats à la force régionale que l’ONU envisage de déployer au Soudan du Sud, afin de ne pas prêter le flanc aux accusations récurrentes d’ingérence dans les affaires de ce pays.

« L’Ouganda a volontairement décidé de se retirer afin que ceux qui accusent l’Ouganda d’ingérence dans les affaires du Soudan du Sud ne puissent pas se servir de ce déploiement », a déclaré le ministre ougandais des affaires étrangères, Henry Okello. « Nous souhaitons que le Soudan du Sud soit pacifié », a-t-il ajouté, assurant des « bonnes intentions de l’Ouganda envers le Soudan du Sud ».

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se prononcer vendredi sur le déploiement d’une force régionale de 4 000 Casques bleus supplémentaires au Soudan du Sud, pays miné par une guerre ayant fait des dizaines de milliers de morts et 2,5 millions de déplacés depuis décembre 2013.

Mission de l’ONU contestée par Juba

Ce projet de force régionale fait suite à la récente flambée de violence à Juba, en juillet, entre les forces fidèles à Salva Kiir et les ex-rebelles répondant aux ordres de l’ancien vice-président Riek Machar. Ces combats ont fait plus de 300 morts, au moins 70 000 réfugiés, et mis en péril un fragile accord de paix signé en août 2015.

Si le gouvernement sud-soudanais a dit accepter le principe d’une force régionale qui viendrait renforcer les 12 000 Casques bleus déjà présents sur place, il conteste le fait que cette force soit placée sous commandement de l’actuelle mission de l’ONU dans ce pays (Minuss) et qu’elle soit dotée d’un mandat plus robuste.

L’Ouganda avait envoyé des troupes en 2013 au Soudan du Sud pour soutenir le gouvernement du président Kiir, avant de se retirer à la fin 2015.

Et lorsque des centaines de soldats ougandais avaient pénétré à la mi-juillet au Soudan du Sud pour évacuer ses ressortissants de Juba, certains ont craint qu’ils n’y restent plus longtemps que prévu pour soutenir M. Kiir.

Lors du dernier sommet de l’Union africaine, dominé par les discussions sur le Soudan du Sud, les noms du Kenya, du Rwanda et de l’Ethiopie avaient été avancés comme potentiels contributeurs de troupes.