Les Etats-Unis ne veulent plus recourir aux prisons privées
Les Etats-Unis ne veulent plus recourir aux prisons privées
Le Monde.fr avec AP
Les contrats passés avec des établissements privés arrivant à leur terme ne seront pas renouvelés, a annoncé le département de la justice américain.
Le ministère de la justice états-unien a annoncé, vendredi 18 août, vouloir mettre fin au recours par l’Etat fédéral aux prisons privées. Cette décision se traduira par le non-renouvellement des contrats signés avec des entreprises gérant des prisons arrivant à leur terme.
« A chaque contrat arrivant à son terme, le Bureau des prisons devra refuser de le renouveler ou alors réduire substantiellement son périmètre (…) Il s’agit de la première étape de la réduction — et au bout du compte, de la fin — de notre recours aux prisons privées », explique ainsi le département de la justice dans un communiqué.
Les Etats-Unis ont commencé à recourir aux prisons privées dans les années 1990 pour faire face à la surpopulation carcérale. « Entre 1980 et 2013, la population dans les prisons fédérales a augmenté de près de 800 %, de manière bien trop rapide pour que le Bureau des prisons puisse s’adapter », souligne le département dans son communiqué.
Plus de problèmes de sécurité dans les prisons privées
La décision de ne plus recourir à ce service a notamment été motivée par la baisse, ces trois dernières années, du nombre de prisonniers aux Etats-Unis :
« Nous comptons désormais environ 195 000 détenus (dans les prisons privées fédérales) contre près de 220 000 en 2013. Cette baisse de la population carcérale signifie qu’à présent nous pouvons mieux allouer nos ressources afin de nous assurer que les détenus sont dans les établissements les plus sûrs et qu’ils reçoivent les meilleurs services de réinsertion possibles, augmentant ainsi leurs chances de contribuer à leurs communautés en sortant de prison. »
Si la population carcérale devait augmenter à nouveau, le but du département de la justice serait « d’assurer la continuité des services de sécurité, de sûreté et de réinsertion en ouvrant ses propres établissements », affirme le communiqué.
Cette décision est rendue publique après la sortie d’un rapport de l’inspecteur général du département de la justice révélant que les établissements pénitentiaires gérés par des entreprises privées présentent plus de problèmes de sécurité et de sûreté que les prisons fédérales.
En décembre 2015, 12 % des prisonniers américains, soit plus de 22 000 personnes, étaient détenus dans une prison privée, selon le ministère de la justice américain.