Un homme utilise l’application UBER, dans les rues de Washington, en mars 2015. | ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP

Un juge de Californie a refusé jeudi 18 août de valider un accord amiable par lequel le service américain Uber espérait mettre fin à des recours en nom collectif intentés par certains de ses chauffeurs, qui espéraient se voir reconnaître le statut de salariés. Dans sa décision, le magistrat Edward Chen explique que le tribunal a conclu que ce texte « n’est pas juste, adéquat et raisonnable ».

Uber s’était dit prêt en avril à payer jusqu’à 100 millions de dollars (88 millions d’euros) pour éviter un procès et clore deux recours, déposés en Californie et dans le Massachusetts : dans les deux cas, des chauffeurs contestaient leur statut de travailleurs indépendants et réclamaient d’être reclassés comme des salariés.

Modèle de « l’économie partagée »

Selon le projet d’accord dévoilé à l’époque, l’argent devait financer un fonds de compensation pour ces derniers, s’ils renonçaient à leurs revendications. La compagnie avait aussi accepté toute une série d’engagements de bonne conduite et de changements de ses pratiques, visant notamment à améliorer les dialogues entre la direction et la base.

Uber risque gros, car si un procès a lieu et que les jurés se rangent du côté des plaignants, cela pourrait mettre en péril un des fondements du modèle de « l’économie partagée » dont il est l’une des figures de proue. Son modèle économique, reproduit par une série d’autres start-up, dépend en effet pour beaucoup de l’extrême flexibilité des emplois sur lesquels il s’appuie.