La Grande-Bretagne veut lutter contre l’islamisme radical en prison
La Grande-Bretagne veut lutter contre l’islamisme radical en prison
Le Monde.fr avec AFP
Le plan du gouvernement britannique prévoit notamment la mise à l’écart des détenus les plus dangereux.
La ministre britannique de la justice Elizabeth Truss le 14 juillet 2016. | OLI SCARFF / AFP
Le gouvernement britannique va dévoiler lundi 22 août un plan contre l’islamisme radical en prison, prévoyant notamment d’isoler les détenus les plus dangereux et d’interdire à ceux qui encouragent des croyances contraires aux « valeurs britanniques fondamentales » de participer aux prières.
« Les extrémistes ne peuvent pas être autorisés à s’attaquer aux plus vulnérables », a déclaré Elizabeth Truss, la ministre britannique de la Justice, ajoutant que « la montée de l’extrémisme islamiste pose une menace existentielle à nos sociétés ».
Au total, huit mesures vont être mises en place, dont un plus grand contrôle des aumôniers et de l’exercice du culte, la révision de la formation du personnel carcéral ou l’interdiction de la littérature extrémiste.
« Une idéologie pernicieuse magnifiée en prison »
« Je m’engage à contrer le développement de cette idéologie vénéneuse derrière les barreaux, a insisté la ministre. Empêcher les extrémistes les plus dangereux de radicaliser d’autres prisonniers est essentiel au fonctionnement normal de nos prisons et fondamental à la protection du public. »
Le plan s’appuie notamment sur les propositions d’un rapport rédigé par Ian Acheson, un ancien directeur de prison. Le texte publié en juillet a constaté la présence de détenus au comportement prosélyte parmi les 12 500 prisonniers musulmans en Angleterre et au Pays de Galles. 131 d’entre eux ont été condamnés pour terrorisme selon The Independent.
Devant une commission justice de la Chambre des communes, M. Acheson s’est inquiété de ces individus en nombre réduit dont « l’idéologie pernicieuse est magnifiée en prison, particulièrement face à des jeunes hommes impulsifs et souvent violents » et « qui doivent être absolument empêchés de faire du prosélytisme auprès du reste de la population des prisons ».
La question de la radicalisation en prison se pose également en France où elle provoque des débats sur le maintien en isolement de certains détenus.