Ils sont nombreux sur la ligne de départ, mais une bonne partie d’entre eux ne devrait pas figurer au premier tour de la primaire de la droite et du centre. Les treize prétendants déclarés doivent en effet, pour faire valider leur candidature, remplir les conditions fixées par le règlement du scrutin d’ici au 9 septembre à 18 heures. Les membres du parti Les Républicains doivent ainsi obtenir les parrainages de 250 élus, dont 20 parlementaires, ainsi que de 2 500 adhérents. Qui devrait passer l’obstacle sans difficulté ? Qui risque de s’y casser les dents ? Tour d’horizon des forces en présence.

Les candidats déclarés à la primaire de la droite, auxquels s’ajoute Nicolas Sarkozy . | MEHDI FEDOUACH, JOEL SAGET, KENZO TRIBOUILLARD, BERTRAND GUAY, JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN, JEAN-PI...

LES CANDIDATS ASSURÉS D’ÊTRE QUALIFIÉS

Jean-Frédéric Poisson. Le député est assuré de figurer au premier tour de la primaire, sans même avoir à recueillir les susdits parrainages. Cette exception vient de son statut de président du Parti chrétien-démocrate (PCD). Le règlement de la primaire précise en effet que « chaque parti ou groupement politique définit ses propres règles pour présenter son ou ses candidats ». Candidat désigné par le PCD, Jean-Frédéric Poisson a donc eu un obstacle de moins à franchir que ses rivaux.

François Fillon. En difficulté dans les sondages, l’ancien premier ministre n’a en revanche aucun mal à engranger les parrainages. Il est même le chouchou des parlementaires, dont au moins 74 devraient lui apporter leur soutien, selon notre enquête auprès de 450 députés et sénateurs de la droite et du centre. Bien au-delà de la vingtaine requise.

Alain Juppé. Le maire de Bordeaux n’est pas en reste : au moins 52 parlementaires devraient le soutenir, et les parrainages de militants ne devraient pas lui poser de problème non plus.

Nicolas Sarkozy. Une quarantaine de parlementaires n’ont pas attendu l’officialisation de sa candidature pour afficher leur soutien à l’ex-président de la République. Signe que l’exercice est une formalité pour lui aussi.

Bruno Le Maire. En campagne depuis des mois, le candidat malheureux face à Nicolas Sarkozy pour la présidence des Républicains à l’automne 2014 complète la liste des candidats assurés de figurer au premier tour de l’élection. Au moins 34 parlementaires devraient le soutenir.

Jean-François Copé. L’ancien président de l’UMP a conservé des soutiens parmi les élus de son camp. Il dit avoir déjà réuni et déposé les 250 parrainages d’élus, dont les 20 de parlementaires requis (dont sept recensés par Le Monde). Rassembler ceux de 2 500 militants semble largement à sa portée, sa qualification pour la primaire est donc presque garantie.

LES CANDIDATURES INCERTAINES

Nathalie Kosciusko-Morizet. La situation de l’ex-ministre est plus délicate : ce sont à la fois les parrainages d’élus et ceux de militants qui lui posent problème. A la mi-août, à trois semaines du dépôt des listes, elle assurait à L’Express avoir rempli les « deux tiers » de l’objectif dans les deux cas. Dans ce contexte, le coup de pouce d’Alain Juppé, qui a « vivement » encouragé ses amis à la parrainer, n’est pas de trop.

Hervé Mariton. Il confiait encore avoir « bon espoir » de réunir ses parrainages le 16 août, sur France Info. Mais la tâche reste rude pour le député LR : rares sont les élus qui lui expriment publiquement leur soutien (nous n’avons recensé que deux parlementaires « maritonistes »). L’intéressé nous assurait en mai disposer d’un vivier de parrains plus important, mais que ces derniers restaient discrets pour éviter les pressions.

LES CANDIDATS QUI DEVRAIENT ÊTRE RECALÉS

Nadine Morano. Pour la députée européenne, ce serait déjà une performance de se qualifier pour le premier tour. Elle revendiquait jeudi 18 août auprès de France Bleu Sud Lorraine les deux tiers des soutiens de militants LR requis, ainsi que 200 parrainages d’élus, plus une « dizaine » de parlementaires. Mais Mme Morano est mal partie pour atteindre les 20 députés, sénateurs ou élus européens requis : parmi les 250 dont Le Monde a recensé les intentions, aucun ne nous a dit la soutenir.

Geoffroy Didier. Il affirmait au début d’août au Parisien avoir déjà « 14 parlementaires, 180 élus et environ 2 000 militants » derrière lui. Un chiffre optimiste : bien que possible, sa qualification pour le scrutin serait une surprise.

Henri Guaino. Le député des Yvelines défend sa candidature « antisystème », mais c’est bien ce qui risque de lui poser problème : il semble trop isolé au sein de son parti pour réunir suffisamment de parrainages d’élus.

Frédéric Lefebvre. Lui non plus ne semble pas disposer d’un réseau d’élus suffisamment important dans son camp, ce qui rend sa qualification improbable.

Jacques Myard. Isolé au sein de son parti, le député ne semble pas en mesure de rassembler suffisamment de militants et d’élus derrière lui.

Légende :

Modem
UDI
Divers droite
Les Républicains

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