Le Canada contribue aux Nations Unis avec 600 casques bleus supplémentaires
Le Canada contribue aux Nations Unis avec 600 casques bleus supplémentaires
Le Monde.fr avec AFP
Outre l’envoi de troupes, Ottawa consacrera 310 millions d’euros sur trois ans pour la prévention et la résolution des conflits. Ce réengagement vise à décrocher un siège au Conseil de sécurité.
En campagne pour un siège au Conseil de sécurité de l’ONU, le Canada a confirmé vendredi 26 août son retour sur la scène internationale en mettant 600 soldats à disposition des opérations de maintien de la paix des Nations unies. Ottawa va consacrer en outre 450 millions de dollars (310 millions d’euros) sur trois ans pour la prévention et la résolution des conflits.
« Il est temps de sortir de notre isolement pour faire face aux pires défis du monde depuis longtemps », a déclaré le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion, en faisant l’annonce de cette contribution à l’ONU.
« Le Canada doit être un acteur positif dans le monde », a asséné le Premier ministre Justin Trudeau en déplacement au Québec, notant: « C’est une grave responsabilité d’envoyer nos troupes à l’étranger ».
La contribution canadienne « aura un grand impact » et va aider les Nations unies « à renforcer (leurs) capacités partout dans le monde », a salué le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.
Les missions auxquelles ces soldats seront appelés à participer ne sont pas encore arrêtées. L’Afrique semble toutefois une destination privilégiée pour les Casques bleus canadiens. Le continent noir concentre en effet 9 des 16 missions de maintien de la paix de l’ONU dans le monde, et M. Sajjan vient d’y effectuer une tournée dans cinq pays.
Les Nations unies ont d’ailleurs immédiatement fait part de leur intérêt à voir des hélicoptères canadiens être déployés au Mali, d’où les Pays-Bas vont retirer leurs sept appareils.
« Nous sommes toujours aux premières étapes et il faut que nous puissions établir quels sont les besoins », a relevé le ministre de la Défense.
En outre, remarque un diplomate européen, le Canada aura particulièrement besoin des voix africaines pour décrocher un siège au Conseil de sécurité de l’ONU.
Une campagne pour siéger en 2021 au Conseil de Sécurité
Ce réengagement s’inscrit dans le cadre d’une vaste offensive de charme lancée depuis son élection, en octobre, par le Premier ministre libéral Justin Trudeau, désireux de ramener le Canada à la table des nations après une décennie frileuse sur la scène internationale.
Ottawa a en particulier lancé en mars une campagne pour siéger dans cinq ans au Conseil de sécurité des Nations unies. Justin Trudeau avait alors annoncé que le Canada serait candidat à un siège de membre non permanent du Conseil pour la période 2021-2022.
« Nous sommes déterminés à revitaliser le rôle historique du Canada comme contributeur clé du maintien de la paix des Nations unies et à aider à faire progresser les réformes en cours » dans ce domaine, avait lancé Justin Trudeau devant le Conseil de sécurité de l’ONU en mars dernier.
A l’origine du concept de Casques bleus, élaboré lors de la crise de Suez en 1957 par le Premier ministre canadien de l’époque Lester B. Pearson, le Canada ne comptait en février que 31 soldats déployés sous les couleurs de l’ONU, contre un record de près de 3 000 au pic de son engagement en 1993.