Emmanuelle Cosse évoque des réquisitions de lieux publics pour les migrants
Emmanuelle Cosse évoque des réquisitions de lieux publics pour les migrants
La ministre du logement s’est également dite « choquée » par la polémique sur le « burkini », « une question dérisoire » qui s’est « transformée en débat national obsessionnel ».
Emmanuelle Cosse, à l’Elysée, le 22 août. | STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
La ministre du logement, Emmanuelle Cosse, annonce dans Le Journal du dimanche (JDD) du 28 août qu’elle n’hésitera pas, au besoin, à réquisitionner des lieux publics pour accueillir les migrants. « Nous sommes face à un phénomène migratoire sans précédent, avec ces derniers temps soixante-dix migrants arrivant à Paris chaque jour », explique-t-elle.
« L’Etat fait face, prend ses responsabilités, et certaines collectivités aussi. Nous allons par exemple ouvrir prochainement un nouveau centre avec la Ville de Paris. Mais d’autres ne prennent pas leur part, ajoute-t-elle. Comme je l’ai dit cet été en lançant un dispositif de soutien aux particuliers qui accueillent des migrants, nous devons organiser une mobilisation générale. Au besoin, je n’hésiterais pas à réquisitionner des lieux publics. »
« La France a besoin d’apaisement »
La ministre, ancienne secrétaire nationale d’Europe écologie-Les Verts (EELV) avant son entrée au gouvernement, s’est également dite « choquée » par la polémique sur le « burkini ». Pour Mme Cosse, il s’agit d’« une question dérisoire » qui s’est « transformée en débat national obsessionnel ».
Opposée à une loi anti-burkini, elle affirme ne pas avoir abordé la question avec Manuel Valls. Le premier ministre a soutenu les arrêtés pris par des maires contre ce vêtement de bain musulman et affirmé que la suspension par le Conseil d’Etat d’un de ces arrêtés ne clôturait pas le débat.
« Le premier ministre est un militant convaincu de la République. Il est intervenu à plusieurs reprises sur les questions de discrimination, sur le respect des femmes, et c’est important de lui reconnaître cela », explique Mme Cosse, qui se « retrouve bien dans la position de Bernard Cazeneuve : la France a besoin d’apaisement ».