Jean-Claude Romand, à la cour d’assises de l’Ain, le 25 juin 1996. / PHILIPPE DESMAZES / AFP

Jean-Claude Romand a obtenu jeudi 25 avril sa libération conditionnelle, après avoir fait appel en février de la décision du tribunal de Châteauroux de rejeter de sa demande. Condamné à la perpétuité en 1996 pour avoir tué trois ans plus tôt cinq membres de sa famille, il est théoriquement libérable depuis 2015, après avoir purgé une période de sûreté de 22 ans.

Lors de son rejet, le tribunal d’application des peines de Châteauroux avait considéré qu’« en dépit de son parcours d’exécution de peine satisfaisant, les éléments du projet présenté et de sa personnalité ne permettent pas, en l’état, d’assurer un juste équilibre entre le respect des intérêts de la société, des droits des victimes et de la réinsertion du condamné », avait expliqué dans un communiqué la procureure de la République de Châteauroux, Stéphanie Aouine.

Le faux « docteur Romand »

L’homme aujourd’hui âgé de 64 ans avait menti à son entourage en affirmant qu’il était diplômé de médecine et qu’il travaillait pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à Genève. En réalité, il passait ses journées dans sa voiture, dans une cafétéria ou une bibliothèque et faisait vivre sa famille en escroquant parents et amis, prétendant placer leurs économies en Suisse.

Acculé, sur le point d’être démasqué, il tue le 9 janvier 1993 son épouse, ses deux enfants de 7 et 5 ans, puis ses parents. Il tente, deux jours plus tard, de mettre fin à ses jours en ingérant des barbituriques et en incendiant sa maison, mais est retrouvé vivant. L’histoire hors norme du faux « docteur Romand » a inspiré à Emmanuel Carrère le récit L’Adversaire, adapté au cinéma par Nicole Garcia en 2002.