Le président de l’UNEF, William Martinet, et la secrétaire générale du syndicat étudiant, Lilâ Le Bas, à Matignon, le 11 avril 2016. | CHARLES PLATIAU / REUTERS

William Martinet va quitter la présidence du syndicat étudiant UNEF, où il avait été élu en décembre 2013 : il démissionnera lors de la tenue du bureau national du vendredi 23 septembre, annonce un communiqué du syndicat, lundi 29 août. C’est la secrétaire générale de l’UNEF, Lilâ Le Bas, 23 ans, qui le remplacera : « Représentante de la tendance majoritaire du syndicat suite au dernier congrès, Lilâ Le Bas est la seule candidate à la présidence de l’UNEF et sera donc élue le 23 septembre prochain », précise le communiqué. Titulaire d’un M1 action publique de l’université Paris-Créteil, l’étudiante de 23 ans prend donc ses fonctions dans le cadre d’une succession organisée : « J’ai un petit pincement au cœur, après toutes ces années d’engagement. Mais je suis heureux de laisser la place à Lilâ Le Bas. On pensait le faire un peu plus tôt mais il y a eu la séquence syndicale de la loi travail », explique William Martinet, qui a pris la tête de la contestation étudiante sur ce dossier.

Ces derniers mois, Lilâ Le Bas s’est vu confier les dossiers les plus importants, comme celui de la sélection en master, et a participé à l’organisation de la mobilisation contre la loi travail ainsi que des négociations avec le gouvernement sur les mesures « jeunes » de la loi travail telles que l’aide à la recherche du premier emploi (ARPE).

Lors du dernier congrès de l’UNEF à Nantes, en avril 2015, William Martinet confiait déjà qu’il comptait écourter son mandat, et qu’il souhaitait passer la main bien en amont du congrès de 2017, qui interviendra dans le contexte de la campagne présidentielle. Comme prévu, un nouveau visage sera donc chargé de mettre en musique l’« interpellation des candidats » sur les questions étudiantes.

Etudiant au sein du master d’économie sociale et solidaire du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), qui propose de la formation pour adultes, William Martinet avait notamment été moqué – lors de son opposition à la loi travail – et décrit comme un « vieil étudiant » de 27 ans par Le Point. Il avait expliqué avoir dû cumuler les petits boulots et avoir dû faire une pause dans ses études pour des raisons financières. Il souhaite désormais pouvoir se consacrer à son insertion professionnelle : « Et jusqu’à présent, explique-t-il, il était un peu difficile pour moi de dire que je cherchais du travail dans l’économie sociale et solidaire. »