Karima Delli, eurodéputée EELV au Parlement européen, le 22 juin 2013. | Xavier de Torres / MAXPPP

Ecolo au berceau

Fille d’immigrés algériens, la députée européenne grandit à Tourcoing (Nord). Son père est ouvrier textile, sa mère élève leurs treize enfants. Karima Delli est « la numéro neuf » : « Au foot, je serais attaquante ! » Elle défend aujourd’hui la « sobriété heureuse » : « Je suis née écolo. Je n’ai jamais manqué de rien mais comme dans toute famille nombreuse, on faisait attention à tout : l’eau, l’électricité, le chauffage, l’alimentation… »

Eurodéputée précoce

Après Sciences Po Lille, elle milite à Jeudi noir et à Sauvons les riches. En 2002, le FN arrive au second tour de la présidentielle : c’est l’électrochoc. Elle découvre la politique deux ans plus tard en tant qu’assistante parlementaire de Marie-Christine Blandin, présidente de région puis sénatrice EELV du Nord. Mais c’est au côté de Daniel Cohn-Bendit qu’elle se lance aux européennes de 2009 : les écolos font un carton. A 30 ans, elle est l’une des plus jeunes élues au Parlement européen. Cinq ans plus tard, elle récidive.

Langue bien pendue

Karima Delli peut se rassurer : il lui aura fallu seulement trois jours pour rassembler les 36 parrainages de conseillers fédéraux nécessaires pour se présenter. Mais cette figure de la gauche du parti le sait : elle devra se faire une place entre Cécile Duflot et Yannick Jadot. Adepte de la petite phrase, elle réserve pour l’heure ses tacles à l’ex-ministre du logement. « Notoriété ne veut pas dire popularité. O.K., Cécile Duflot nous écrase sur Twitter avec ses followers, mais c’est pas non plus Rihanna. »

Candidate à l’énergie recyclable

La députée européenne répète qu’elle veut porter « l’écologie populaire du quotidien » dans cette primaire. Mais a-t-elle vraiment envie d’aller au bout ? Fin août, aux journées d’été d’EELV à Lorient (Morbihan), elle vient à peine de lancer sa campagne qu’elle lâche dans Libération : « Pourquoi pas un troisième mandat au Parlement européen ? » Le journaliste l’aurait, selon elle, mal comprise mais en interne, beaucoup pensent que cette candidature n’est qu’une façon de s’assurer une investiture pour 2019. Dans un parti qui prône le renouvellement, il lui faudra toute son « énergie » pour convaincre ses petits camarades de lui faire à nouveau confiance.