Deux ans de prison ferme pour consultations répétées de sites djihadistes dans une bibliothèque
Deux ans de prison ferme pour consultations répétées de sites djihadistes dans une bibliothèque
Le Monde.fr avec AFP
Un homme de 28 ans résidant à Marseille a été condamné à la peine maximale pour ce type de délit.
Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné à deux ans de prison un homme de 28 ans résidant à Marseille pour avoir consulté à plusieurs reprises des sites diffusant de la propagande de l’Etat islamique dans une bibliothèque municipale.
Il a été reconnu coupable d’avoir profité de deux cartes d’adhérent à la bibliothèque de l’Alcazar pour se connecter à 143 reprises sur des sites djihadistes, pour y lire des textes et regarder des vidéos faisant l’apologie du terrorisme. Le 8 août, un homme qui consultait régulièrement des sites djihadistes et des vidéos de décapitation avait été condamné à la même peine maximale.
L’homme a fait un passage en hôpital psychiatrique en 2012, où il dit s’être converti à l’islam. Après avoir été alertés par son père en raison de son intention de se rendre en Syrie, les services du renseignement commencent à le surveiller en 2015. Il est interdit de quitter le territoire pour six mois et finit par être interpellé le 9 août.
Jugeant son « profil extrêmement inquiétant », le procureur avait requis deux ans d’emprisonnement, le maximum encouru, une peine retenue par le tribunal. L’individu s’est défendu en disant avoir mené une démarche « d’apprenti journaliste ». Il dit avoir voulu aller en Syrie en 2015 dans un but « humanitaire », pour « aider les réfugiés », et assure avoir engagé en prison « un processus de déradicalisation ». Lorsqu’on lui a demandé pourquoi son téléphone portable contenait plus de cent vidéos de propagande, dont une décapitation, il a répondu :
« Ce n’est pas parce que j’ai regardé que j’adhère. »
Voté en juin, le texte qui réprime la consultation habituelle de sites provoquant à la commission d’actes terroristes ou en faisant l’apologie exclut du champ de la répression les consultations de bonne foi faites par certaines professions, journalistes ou chercheurs.