Yannick Jadot : « Snowden ne doit pas être gracié, il doit être récompensé »
Yannick Jadot : « Snowden ne doit pas être gracié, il doit être récompensé »
Invité de l’émission « Questions politiques », Yannick Jadot, eurodéputé et candidat à la primaire EELV, a défendu le lanceur d’alerte américain et mis en garde contre la surveillance.
Questions politiques : faut-il pardonner à Edward Snowden ?
Durée : 07:08
Edward Snowden, ancien agent de la CIA et sous-traitant de la NSA, a fourni, en 2013, des milliers de documents secrets à des journaux du monde entier, dévoilant le système de surveillance tentaculaire mis en place par les États-Unis.
Depuis cette date, sous la menace d’une lourde peine de prison aux Etats-Unis, il vit à Moscou. Pour tenter de le ramener au pays, ses avocats viennent de demander officiellement que Barack Obama lui accorde sa grâce présidentielle.
Pour Yannick Jadot, eurodéputé et candidat à la primaire EELV, si Edward Snowden venait à demander l’asile en France, il faudrait le lui accorder : « Edward Snowden ne doit pas être gracié, il doit être récompensé […], ce type qui a fait autant pour la démocratie, qu’il soit à Moscou, c’est triste, la Russie est loin d’être une démocratie. » Pour lui, l’ancien agent du renseignement n’est pas un traître : « Vous pouvez considérer qu’il a trahi la NSA, mais je pense qu’il n’a jamais trahi les valeurs des Etats-Unis, les valeurs de la démocratie. »
En France, « l’Etat surveille trop »
M. Jadot a balayé les craintes de représailles américaines au cas où la France accueillerait le lanceur d’alerte : « Vous trouvez normal qu’à partir du moment où il a été avéré que la NSA écoutait les citoyens européens, il n’y ait jamais eu de représailles vis-à-vis des Etats-Unis ? »
L’eurodéputé a également expliqué la relative absence de réaction française aux révélations Snowden, à l’inverse de l’Allemagne, où la « réaction a été très forte » :
« En France, on autorise des choses à l’Etat, on est trop souvent infantilisés par l’Etat, on considère trop que l’Etat c’est toujours l’intérêt général, qu’il peut tout faire. Il faut que les Français et les Françaises se disent : “l’Etat, c’est aussi moi.” »
Pour le candidat à la primaire écologiste, en France, l’Etat « surveille trop » :
« Il faut faire attention, la démocratie, c’est les citoyens qui contrôlent l’Etat, pas l’inverse. Aujourd’hui, on ne sait plus qui est souverain, on a trop donné aux marchés et aux acteurs économiques. Les Etats tentent de retrouver de l’autorité sur les citoyens moins sur l’économie, moins sur la finance, que sur la sécurité et la surveillance, et ça n’est pas une bonne évolution de notre société. »