La centrale de Fessenheim, en novembre 2013. | SEBASTIEN BOZON / AFP

Vingt irrégularités portant sur des équipements destinés au réacteur pressurisé européen (EPR) en construction par EDF à Flamanville ont été détectées à l’occasion de l’audit de l’usine du Creusot d’Areva, a fait savoir vendredi 23 septembre l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Ces anomalies sont « toujours en cours d’instruction », a expliqué à l’AFP Julien Collet, directeur général adjoint de l’ASN. « L’EPR n’est pas en service, donc ne présente pas de risque », a-t-il dit.

Après la découverte d’un défaut dans la composition de l’acier de la cuve de l’EPR fabriquée à l’usine du Creusot, l’ASN avait demandé à Areva un audit qualité de son usine.

La liste des irrégularités publiées vendredi fait état d’une irrégularité concernant un générateur de vapeur, non encore installé, destiné au réacteur 5 de Gravelines et de quatre autres portant sur des emballages de transport de substances radioactives.

« 87 irrégularités sur les réacteurs en fonctionnement »

Outre les vingt irrégularités portant sur des équipements destinés à l’EPR, Areva a, pour l’instant, également répertorié « 87 irrégularités portant sur les réacteurs en fonctionnement d’EDF », écrit l’ASN dans une note d’information. « La seule [des 87 irrégularités] qui se singularise, c’est Fessenheim, explique Julien Collet. La nature de l’anomalie est susceptible de remettre en question la sûreté de l’équipement. »

Le 19 juillet, l’ASN avait annoncé que le réacteur n2 de la doyenne des centrales nucléaires françaises, arrêté le 13 juin, devait être maintenu à l’arrêt en raison de l’anomalie détectée sur un générateur de vapeur.

EDF rappelle que « des analyses complémentaires se poursuivent avec un programme d’essais » sur cette pièce. Areva a précisé dans un communiqué que ses équipes « conduisent des analyses mécaniques et chimiques ainsi que des essais complémentaires » sur des pièces aux caractéristiques similaires. Le groupe poursuit également un audit « afin de mener une analyse exhaustive de la qualité de ses sites de fabrication d’équipement ».

« Pas d’alerte particulière »

Le communiqué de l’ASN fait également part d’une instruction toujours en cours concernant une anomalie détectée sur un générateur de vapeur du réacteur 4 de la centrale nucléaire du Bugey, dans l’Ain, à l’arrêt pour maintenance. Mais « il n’y a pas d’alerte particulière », précise Julien Collet.

Dans cette centrale, le réacteur n5 est à l’arrêt depuis août 2015 mais pour un défaut d’étanchéité de l’enceinte de confinement. Un problème sans aucun rapport avec le Creusot. Greenpeace a dit, vendredi, enquêter « sur ce dossier » et « demande que l’ASN bénéficie de tous les moyens financiers et humains pour mener les investigations et les tests jusqu’au bout ».