Alstom gèle son plan pour Belfort en attendant une réunion avec le gouvernement
Alstom gèle son plan pour Belfort en attendant une réunion avec le gouvernement
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Le constructeur a annoncé l’arrêt de la production de locomotives à Belfort pour n’y maintenir que la maintenance, menaçant 400 emplois. Le secrétaire d’Etat à l’industrie a promis des « réponses » d’ici à « la fin du mois ».
A Belfort lors d’une manifestation contre l’arrêt de la production de l’usine Alstom, le 24 septembre. | SEBASTIEN BOZON / AFP
Le projet de fermeture partielle du site Alstom de Belfort est gelé dans l’attente du plan de sauvetage promis par le gouvernement, ont annoncé lundi 26 septembre des responsables syndicaux à l’issue d’un comité central d’entreprise. Selon Claude Mandart (CFE-CGC), le PDG d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, a confirmé cette suspension du plan « jusqu’à ce qu’on ait une réunion avec le gouvernement, a priori d’ici le 4 octobre », date du prochain comité de groupe européen.
Lors d’un comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire consacré à la stratégie d’Alstom et à l’usine historique du constructeur ferroviaire, où 400 emplois sur 480 sont menacés, M. Poupart-Lafarge a expliqué globalement la stratégie de « compétitivité » du groupe et le « contexte » du secteur, plus qu’il ne s’est expliqué sur l’avenir réservé au site de Belfort, selon les syndicats interrogés par l’Agence France-Presse (AFP).
« Alstom est apparemment dans un dialogue constructif avec le gouvernement », mais « sur les solutions envisagées, il n’a rien dit, il s’est retranché derrière les discussions actuelles avec le gouvernement », a regretté Claude Mandart. « C’était une réunion pour rien, il ne nous a rien appris de nouveau. Il attend les décisions du gouvernement qui devraient intervenir d’ici la fin de semaine ou début de semaine prochaine », a expliqué à l’AFP Daniel Dreger (CGT).
Des « réponses » d’ici à « la fin du mois »
Le constructeur a annoncé le 7 septembre vouloir transférer la production de locomotives de Belfort à Reichshoffen, une commune alsacienne située à 200 kilomètres, pour ne maintenir dans l’usine franc-comtoise que de la maintenance.
Le secrétaire d’Etat à l’industrie, Christophe Sirugue, a promis aux syndicats des « réponses » d’ici à « la fin du mois » pour sauver Belfort. Mais aucun rendez-vous n’est inscrit, cette semaine, à son agenda. « Un plan alternatif (...) est atteignable, mais il faut encore valider quelques étapes », a affirmé au Monde une source proche du dossier, évoquant les dates des 3 ou 4 octobre et un plan « global » pour les douze sites d’Alstom en France.
A sept mois de l’élection présidentielle, l’avenir du site de Belfort est devenu un enjeu politique national, d’autant que l’Etat possède 20 % du capital d’Alstom. François Hollande a fait de son maintien un « objectif », soucieux d’éviter une déflagration similaire à la fermeture des hauts-fourneaux de Florange, en Lorraine, au début de son quinquennat.
Pour faire revenir Alstom sur sa décision, l’exécutif cherche les moyens d’apporter « des commandes » au groupe et plus globalement de pérenniser la filière ferroviaire française, délaissée depuis plus d’une dizaine d’années par les gouvernements successifs, selon les syndicats. En coulisse, le gouvernement a ainsi mis la pression sur la SNCF, priée de conclure au plus vite une négociation avec Alstom pour l’achat de six TGV destinés à la ligne Paris-Turin-Milan.