Cinq conseils pour manager au mieux la génération Y
Cinq conseils pour manager au mieux la génération Y
Par Valérie Segond
Au sein du think tank Culture numérique, experts et acteurs de l’économie digitale ont pointé les attentes professionnelles des jeunes recrues.
Peu sensibles à la hiérarchie, les « digital natives » cherchent surtout à partager les expertises et les objectifs. | Wikimédia
Comment tirer parti des singularités de cette génération Y ? C’est la question que se sont posée les acteurs et experts réunis au sein du think tank Culture numérique. Un brainstorming qui a abouti à cinq recommandations à destination des dirigeants déboussolés par les aspirations de cette génération qui arrive aujourd’hui dans l’entreprise.
1. Gare aux process omniprésents et à la culture d’entreprise trop forte qui font taire les esprits explorateurs et créatifs. Pour profiter de leur regard, qui sait identifier des opportunités insoupçonnées, n’hésitez pas à créer des passerelles entre les ressources dédiées de l’entreprise et les ressources internes ou externes. Donnez-leur un pouvoir consultatif, arrêtez-vous sur leur capacité d’étonnement. Et, pour les garder, mettez en place des parcours raccourcis pour les meilleurs talents, tout en guettant les signes de lassitude pour leur proposer un autre projet avant qu’ils ne lorgnent au-dehors.
2. La hiérarchie ne les impressionne guère. Ce qu’ils veulent, c’est avoir du plaisir à travailler ensemble, c’est-à-dire à partager expertises et objectifs. Favorisez le travail en mode projet, avec des boucles d’évaluation courtes. Et choisissez des manageurs qui fonctionnent à l’empathie plutôt qu’à l’autorité, qui se comportent plus en GO qu’en détenteurs d’un savoir.
3.Oubliez les plans de carrière à dix ans : ils n’y croient pas. Offrez-leur plutôt une aventure, avec un parcours individuel, et des récompenses plutôt que des promesses. Et dialoguez plus souvent qu’une fois par an, l’entretien d’évaluation annuel est insuffisant. Une application mobile autorisant des échanges transparents et immédiats peut faire l’affaire. Mais attention à la langue de bois : sur les valeurs, ils se méfient de la propagande douteuse et ne croient que ce qu’ils voient.
4. Dirigeants, soyez humbles, acceptez de ne pas toujours tout maîtriser ! Votre métier se complique singulièrement. Lâchez de temps à autre le contrôle de l’organisation, et tolérez la dispersion des forces qui favorise l’innovation. Soyez exemplaires, à savoir compétents et rigoureux. Tout en montrant de l’empathie. Sachez vous appuyer sur l’exercice de votre métier comme sur la revendication de valeurs. Mais prenez garde aux valeurs trop générales, sans rapport avec la réalité vécue. Le leadership ne peut s’exprimer que dans un esprit d’accompagnement et de transmission, en faisant la promotion de l’agilité, du culte du doute et de la prise de risque.
5. Trop éloignés du comité exécutif pour déterminer la stratégie, les « millennials » peuvent, néanmoins, impulser des changements en matière d’organisation. D’abord en contribuantà redéfinir le bien commun de l’entreprise, pour en faire un modèle d’efficacité. Apprenez à partager le pouvoir : acceptez le doute et la prise de risque. Jouez collectif !