Les 15 grandes expos de la rentrée à Paris
Les 15 grandes expos de la rentrée à Paris
Par Emmanuelle Jardonnet
Découvertes, redécouvertes ou grandes rétrospectives : les événements les plus attendus cet automne dans la capitale.
« Henri Fantin-Latour. A fleur de peau » au Musée du Luxembourg
Henri Fantin-Latour, « La Lecture », 1877, huile sur toile (97,2 x 130,3 cm). | MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE LYON
Cette première rétrospective consacrée à Henri Fantin-Latour (1836-1904) à Paris depuis plus de trente ans reviendra sur les grandes étapes de sa carrière. De ses œuvres de jeunesse intimistes et à la beauté austère à l’affirmation de son talent dans les portraits de groupe à valeur de manifestes, puis dans ses riches natures mortes. Enfin, et c’est une facette moins connue du travail du peintre : vers la fin de sa vie, il s’émancipera de son approche réaliste pour des œuvres plus poétiques, inspirées par la musique et la mythologie.
Du 14 septembre au 12 février
« Kollektsia ! » au Centre Pompidou
Vladimir Yankilevsky, « Portrait de R. S. », 1963. | CENTRE POMPIDOU
Le don récent d’un ensemble exceptionnel de plus de 250 œuvres permet au Centre Pompidou de présenter un panorama de quelque quarante années d’art contemporain soviétique et russe. Une riche histoire plastique qui s’est écrite en creux de la grande histoire, depuis les « non conformistes » de la période de « dégel » de la fin des années 1950 jusqu’au bouillonnement créatif des années 1980, en passant par les conceptualistes moscovites et le Sots Art (pop art russe détournant les codes de la propagande) des années 1970.
Du 14 septembre au 27 mars
« Provoke, Entre contestation et performance – La photographie au Japon 1960-1975 » au BAL
Kōji Taki, photographie extraite de « Provoke » 3, 1969, collection privée. | YŌSUKE TAKI
A la fin des années 1960 au Japon, la revue de photographie Provoke a imposé un nouveau langage visuel « brut, flou et granuleux » propre à traduire la crise identitaire et les bouleversements politiques du Japon moderne. Cette première exposition consacrée à cette publication culte propose une analyse transversale, s’intéressant à ses artistes comme à ses liens avec l’émergence des arts performatifs. Elle est le fruit d’une collaboration avec l’Albertina de Vienne, le Fotomuseum de Winterthur et l’Art Institute of Chicago.
Du 14 septembre au 11 décembre
« Bouchardon, une idée du beau » au Musée du Louvre
Dessins et sculptures d’Edme Bouchardon. | RMN
L’œuvre d’Edme Bouchardon (1698-1762), à qui l’on doit notamment la fontaine de la rue de Grenelle et le décor du chœur de l’église Saint-Sulpice, est aujourd’hui méconnue. L’artiste fut pourtant considéré en France comme le plus grand sculpteur et le meilleur dessinateur du XVIIIe siècle – son prestige lui a d’ailleurs valu d’être logé et d’avoir son atelier au Louvre. Le musée du Louvre et le J. Paul Getty Museum de Los Angeles lui consacrent une grande rétrospective qui analysera son esthétique, parfait équilibre entre la référence antique et la fidélité à la nature.
Du 15 septembre au 5 décembre
« René Magritte La trahison des images » au Centre Pompidou
René Magritte. | ADAGP, PARIS 2016
Après Munch, Matisse et Duchamp, le Centre Pompidou poursuit sa série de grandes monographies consacrées aux figures majeures de l’art du XXe siècle avec l’artiste belge René Magritte. L’approche, inédite, explore l’intérêt du peintre pour la philosophie et ses échanges avec les philosophes de son temps. L’exposition replace ainsi chacun de ses grands motifs (rideaux, ombres, mots, flamme ou corps morcelé) dans la perspective d’un récit d’invention de la peinture et de mise en cause philosophique de nos représentations.
Du 21 septembre au 23 janvier
« Mexique. 1900-1950, Frida Kahlo, Diego Rivera, Jose Clemente Orozco » au Grand Palais
Diego Rivera, « Río Juchitán » (1953-1955), Museo Nacional de Arte. | JORGE VERTÍZ GARGOLL
L’exposition présente un vaste panorama de la modernité mexicaine, depuis le début du XXe siècle, lorsque les expérimentations d’artistes mexicains en contact avec l’avant-garde parisienne viennent contrebalancer un art mexicain puisant son inspiration dans l’imaginaire collectif. La création artistique des années qui suivent la révolution revêt un caractère idéologique et nationaliste, et voit l’émergence de femmes artistes ou mécènes, mais aussi de nombreuses démarches alternatives que le triomphe du muralisme a éclipsées.
Du 28 septembre au 15 janvier
« Picasso-Giacometti » au Musée Picasso
Alberto Giacometti et Pablo Picasso. | MUSÉE PICASSO
Cette exposition vient, pour la première fois, éclairer les relations amicales et formelles de Pablo Picasso (1881-1973) et Alberto Giacometti (1901-1966). Les deux artistes, qui se sont rencontrés au début des années 1930, ont en effet régulièrement échangé sur leur création. Ce dialogue, présenté de façon chronologique et thématique, montre les correspondances entre leurs œuvres (peinture, sculpture, dessin) : influence des arts extra-occidentaux, du mouvement surréaliste ou encore renouveau du réalisme dans la période d’après-guerre.
Du 4 octobre au 5 février
« The Color Line, Les artistes afro‐américains et la ségrégation aux USA » au Musée du quai Branly
Browne, « The Color Line ». | VALERIE GERRARD
Aux Etats-Unis, à la fin de la guerre de Sécession, en 1865, l’esclavage laissait place à un siècle de ségrégation et de nombreuses luttes jusqu’à la signature du Civil Rights Act (1964). L’exposition aborde cette histoire de « ligne de couleur » discriminatoire du point de vue des artistes africains-américains, qui en furent eux-mêmes victimes, et rend hommage à la richesse et à la diversité de cette création à travers la peinture, la sculpture, la photographie, le cinéma, des extraits musicaux et les arts graphiques.
Du 4 octobre au 15 janvier
« Tino Sehgal » au Palais de Tokyo
Après Philippe Parreno en 2013, le Palais de Tokyo propose une « carte blanche » à l’artiste britannico-allemand Tino Sehgal (né en 1976), lui permettant d’investir la totalité des 13 000 m² de sa surface d’exposition. Pour cette rétrospective hors normes, l’artiste propose une sélection de ses œuvres-expériences majeures, se déployant pour la première fois en dialogue avec des œuvres d’artistes invités dans un flux continu et interactif, entre danse, parole et chant qui fait de l’exposition une entité peuplée en permanente métamorphose.
Du 12 octobre au 18 décembre
« La Peinture américaine des années 1930 » au Musée de l’Orangerie
Grant Wood (1891-1942), « American Gothic », 1930. | THE ART INSTITUTE OF CHICAGO
Abstraction, réalisme « social », régionalisme, les univers esthétiques d’Edward Hopper, de Georgia O’Keeffe ou deMarsden Hartley : la période précédant la seconde guerre mondiale fut aussi foisonnante que décisive dans l’affirmation d’une scène artistique moderne aux Etats-Unis. Cette exposition présentera un ensemble d’une cinquantaine de toiles rarement visibles en France, issues de l’Art Institute à Chicago, du Whitney Museum et du Museum of Modern Art à New York, mais aussi de collections particulières.
Du 12 octobre au 30 janvier
« Bernard Buffet » au Musée d’art moderne de la Ville de Paris
Bernard Buffet, « Les Plages, Le Parasol » (1967). | MUSÉE D'ART MODERNE/ROGER-VIOLLET/ADAGP, PARIS 2016
L’heure de la réhabilitation est-elle arrivée pour Bernard Buffet (1928-1999), qui fut l’un des peintres français les plus célèbres du XXe siècle comme l’un des plus rejetés par le monde de l’art ? Un paradoxe qui explique que cette première grande rétrospective arrive tardivement dans le seul musée public possédant une collection importante de ses œuvres (grâce à deux importantes donations). L’exposition, chronologique, s’attache à montrer la qualité et la variété de son œuvre, comme les mécanismes de sa notoriété.
Du 14 octobre au 26 février
« La France de Richard Avedon, Vieux monde, New Look » à la BNF
Catherine Deneuve, photographiée par Richard Avedon en 1968 à Los Angeles. | RICHARD AVEDON
L’attachement du grand photographe de mode américain (1923-2004) à la culture française se raconte ici au travers de nombreux portraits de personnalités réalisés dès les années 1940, lorsqu’il vient à Paris pour le Harper’s Bazaar. Mais aussi d’un film, Funny Face (Drôle de frimousse, 1956) de Stanley Donen, qui s’inspire de sa carrière dans un Paris fantasmé, d’un livre, avec sa venue, en 1968, pour travailler à l’édition d’une monographie décisive de Jacques Henri Lartigue, et d’un magazine, Egoïste, auquel il va collaborer à partir de 1985.
Du 17 octobre au 15 janvier
« Icônes de l’art moderne : la collection Chtchoukine » à la Fondation Louis-Vuitton
« Fleurs de tournesol dans un fauteuil » (1901), de Paul Gauguin. | MUSÉE DE L'ERMITAGE, SAINT-PÉTERSBOURG
L’industriel moscovite Sergei Chtchoukine fut l’un des grands collectionneurs du début du XXe siècle. Grâce à des prêts de l’Ermitage et du Musée des Beaux-Arts Pouchkine, l’exposition rassemble 130 chefs-d’œuvres impressionnistes, post-impressionnistes et modernes lui ayant appartenu (de Monet, Cézanne, Gauguin, Rousseau, Derain, Matisse, Picasso, Degas, Renoir, Toulouse-Lautrec, Van Gogh…). Elle aborde également l’impact de cette collection sur la formation de différents mouvements (suprématisme, constructivisme…).
Du 20 octobre au 20 février
« Maurizio Cattelan, Not Afraid of Love » à La Monnaie de Paris
L’une des sculptures à son effigie créées par Maurizio Cattelan. | MONNAIE DE PARIS
En 2011, l’artiste italien Maurizio Cattelan se retirait officiellement du devant de la scène artistique avec une large exposition rétrospective (« All », au Guggenheim). Il fait son grand retour cet automne avec une exposition « surprise » à la Monnaie de Paris. De ce nouveau projet, forcément provocateur, ironique et potache, on sait seulement qu’il propose de répondre à la question « Y a-t-il une vie avant la mort ? », et que des sculptures à son effigie visiteront les lieux, où seront remises en scène certaines de ses œuvres passées.
Du 22 octobre au 8 janvier
« Hervé di Rosa et les arts modestes. Plus jamais seul », à La Maison Rouge
Hervé Di Rosa, « Cabinet du Docteur Maguey », 2000, acrylique sur toile (220 x 246 cm). | HERVÉ DI ROSA
Hervé di Rosa est de ces artistes collectionneurs dont la collection, ou plutôt les collections, font œuvre. Acteur majeur de la figuration libre, il s’est engagé à partir des années 1980 dans la reconnaissance de l’art modeste, nom qui englobe des « objets manufacturés ou uniques (…) à forte plus-value émotionnelle ». Ce parcours offre un cheminement à travers ses œuvres et les jouets, figurines ou objets d’art populaire provenant des régions du monde où il a séjourné, et qui ont nourri son travail tant au niveau des formes que des techniques.
Du 22 octobre au 22 janvier
Mais aussi :
« Louis Faurer » à la Fondation Cartier-Bresson (9 septembre-18 décembre)
La réouverture du Musée Maillol avec « Ben » (15 septembre-15 janvier)
« Hodler Monet Munch – Peindre l’impossible » au Musée Marmottan (15 septembre-22 janvier)
« Rembrandt intime » au Musée Jacquemart-André (16 septembre-23 janvier)
« L’Œil de Baudelaire » au Musée de la Vie romantique (20 septembre- 29 janvier)
« Spectaculaire Second Empire 1852-1870 » au Musée d’Orsay (27 septembre-16 janvier)
« Oscar Wilde, l’impertinent absolu » au Petit Palais (28 septembre-15 janvier)
« Hergé » au Grand Palais (28 septembre-15 janvier)
« Ludwig Van – Le mythe Beethoven » à la Philharmonie (11 octobre-29 janvier)
« Soulèvements » au Jeu de Paume (18 octobre-15 janvier)
« Carl Andre, Sculpture as Place, 1958-2010 » au Musée d’art moderne de la Ville de Paris (18 octobre-12 février)
« Jean-Luc Moulène » au Centre Pompidou (19 octobre-20 février)
« Vous n’êtes pas un peu beaucoup maquillé ? – Non RÉTROSPECTIVE », Exposition de Jean-Luc Verna au Mac/Val (22 octobre-26 février)
Et à venir en novembre...
« L’Histoire commence en Mésopotamie » au Louvre-Lens (2 novembre-23 janvier)
« Brassaï » au Centre Pompidou (9 novembre-30 janvier)
« Frédéric Bazille » au Musée d’Orsay (15 novembre-5 mars)
« Cy Twombly » au Centre Pompidou (30 novembre-24 avril)