Des étudiants et des supporteurs de l’accord de paix entre le gouvernement et les FARC manifestent devant le Congrès de Bogota, le lundi 3 octobre. | STR / AFP

Le président colombien Juan Manuel Santos a annoncé, lundi 3 octobre, une nouvelle session de négociations avec les FARC, malgré le camouflet infligé la veille avec le rejet inattendu par référendum de l’accord de paix.

« Je ne me rendrai pas et continuerai à rechercher la paix jusqu’au dernier jour de mon mandat, car c’est le chemin pour laisser un pays meilleur à nos enfants », avait-il sobrement déclaré dimanche, dès l’annonce des résultats.

« J’ai demandé à Humberto de la Calle, que j’ai confirmé comme chef négociateur (…), d’entamer les discussions qui nous permettront d’aborder tous les thèmes nécessaires, afin d’aboutir à un accord et au rêve de toute la Colombie d’en finir avec la guerre avec les FARC », a déclaré M. Santos dans la soirée, lors d’un discours télévisé.

« Cela ne signifie pas que la bataille pour la paix a été perdue », avait affirmé plus tôt Timoleon Jiménez, leader de la rébellion marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), depuis La Havane, où se sont tenus les pourparlers de paix pendant près de quatre ans, en assurant le respect du « cessez-le-feu bilatéral et définitif, afin de soulager les victimes du conflit et respecter l’accord avec le gouvernement ».

« Plus large légitimité » à la paix

M. Santos et Rodrigo Londoño – plus connu sous ses noms de guerre de Timoleon Jiménez, ou Timochenko –, ont signé le 26 septembre un accord de paix historique prévoyant notamment la démobilisation des 5 765 combattants des FARC et la conversion de la guérilla en mouvement politique légal.

Pour entrer en vigueur, ce texte de 297 pages devait être approuvé par les électeurs, une consultation non obligatoire mais voulue par le président pour donner une « plus large légitimité » à la paix.

Alors que la plupart des sondages prédisaient une large victoire du « oui », c’est le « non » qui l’a emporté avec 50,21 % des voix contre 49,78 %, lors d’un scrutin marqué toutefois par une forte abstention de 62 %.

De son côté, la seconde guérilla encore active, l’Armée de libération nationale (ELN, guévariste), avec laquelle le gouvernement a convenu en mars d’ouvrir des pourparlers – qui n’ont cependant pas débuté –, a appelé à chercher une « issue négociée » au conflit armé.

L’accord avec les FARC bénéficiait du soutien de la communauté internationale, qui n’a pas tardé à réagir : le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a annoncé sa décision d’envoyer « en urgence » un émissaire spécial à La Havane, le Français Jean Arnault, « pour poursuivre les consultations » à ce sujet.