En commandant lui-même un taxi avec une application de téléphone portable, le secrétaire d’Etat chargé des transports, Alain Vidalies, a lancé officiellement mardi 4 octobre, à Paris, la plate.forme « le.taxi », qui permet de héler un véhicule par smartphone. « Voilà, il doit arriver dans deux minutes », a constaté le secrétaire d’Etat, penché sur l’écran d’un téléphone où s’affichait le trajet du taxi, commandé quelques secondes plus tôt et répertorié dans la plate-forme électronique développée par l’Etat.

Le.taxi regroupe les données des exploitants de taxis agréés et permet de mettre en relation, grâce à des applications pour smartphones, des personnes cherchant un taxi et les 7 000 chauffeurs ayant adhéré, à ce jour, à ce service de « maraude électronique ». Plutôt que de héler un véhicule dans la rue, le client signale son besoin sur l’application. Celle-ci « pioche » alors dans les données de la plate-forme pour afficher – et solliciter – tous les taxis présents dans la zone. Le chauffeur intéressé accepte ensuite la course en direct.

« Contrecarrer la concurrence déloyale »

Quelque 20 000 commandes ont été réalisées de cette façon depuis la mise en place du service, en mars. Il entraîne deux changements majeurs : le client ne paie aucun frais d’approche et il peut évaluer la course en fin de service, comme sur les applications de VTC (véhicule de transport avec chauffeur), honnies des taxis.

« La plate-forme permet de se mettre sur un pied d’égalité en termes de tarif par rapport à Uber, pour ne pas le citer, pour la course d’approche par exemple », a assuré Isadora Verderesi, qui représentait Tedy Cab, l’une des applications de mise en relation utilisatrices de la plate-forme. « L’open data [mise à disposition des données] est un outil pour contrecarrer la concurrence déloyale que nous subissons depuis trois ans », a renchéri le représentant d’Alpha Taxi, un opérateur de taxis.

L’enjeu est maintenant de convaincre un maximum de chauffeurs d’adhérer au service. « La question est : comment les personnes vont s’en emparer. (…) Je ne vois pas ce qui peut empêcher le succès de l’opération, mais il faut monter en puissance », a déclaré M. Vidalies.

La Fédération nationale des artisans du taxi a déjà démarché « dans différents départements » pour inciter un maximum de chauffeurs à télécharger gratuitement le service. Prévue par la loi Thévenoud du 1er octobre 2014, la plate-forme le.taxi a été développée par une petite équipe, dite « start-up d’Etat ». Depuis mars, elle a été lancée successivement à Montpellier, Marseille, Aix-en-Provence, La Rochelle, Rennes et Paris.