Pour la première fois, à la fois droite et gauche font appel à leurs militants pour désigner leur candidat à la présidentielle de 2017. Le Conseil national du Parti socialiste (PS) a présenté, dimanche 2 octobre, les modalités de la primaire organisée avec ses partenaires de la Belle Alliance populaire (Front démocrate, Ecologistes !, UDE), les 22 et 29 janvier. A droite, les sept candidats sont déjà désignés et prêts à s’affronter dans les urnes les 20 et 27 novembre.

Si le schéma d’organisation des deux primaires est très similaire, nous avons tout de même relevé quelques petites différences entre les deux scrutins.

1. Des parrainages plus durs à obtenir à droite

Incontestablement, la marche a été plus dure à franchir pour les candidats de droite, qui devaient réunir à la fois des parrainages nombreux de parlementaires et de militants. Le PS a choisi de maintenir les règles édictées pour la primaire de 2011.

2. Davantage de bureaux de vote à droite

Les Républicains disposent de 10 228 bureaux de vote répartis sur le territoire, dont Le Monde s’est procuré les adresses. Côté PS, Jean-Christophe Cambadélis promet qu’il y en aura « au moins 8 000 » et espère atteindre les 9 000. En 2011, les militants avaient disposé de 9 400 bureaux de vote.

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3. Une participation moins coûteuse pour les votants de gauche

Les sympathisants du PS et de ses alliés devront débourser la somme symbolique de 1 euro pour participer à chaque tour du scrutin. A droite, la somme reste aussi symbolique, mais deux fois plus élevée.

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4. Seule la gauche indemnise les candidats en campagne

Pour assurer des primaires « loyales, impartiales et transparentes », le PS s’engage à mettre à disposition des candidats issus de ses rangs une dotation de 50 000 euros, la diffusion des professions de foi, des locaux au sein du siège et un service d’ordre.

A droite, les candidats font campagne sur leurs fonds propres, mais ne doivent pas dépasser un plafond fixé à 1,5 million d’euros de dépenses.

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5. Davantage de candidatures à droite

Difficile de comparer deux scrutins qui en sont à des phases différentes. On peut toutefois noter qu’à seize semaines du premier tour, les postulants étaient nettement plus nombreux parmi les Républicains (11 candidats, sans compter Jean-Frédéric Poisson, qualifié d’office en tant que président du Parti chrétien-démocrate), qu’ils ne le sont aujourd’hui au PS et chez ses alliés (6 candidats, dont le dernier, Arnaud Montebourg, vient de se décider).

Dans les deux cas, le principal concurrent a choisi stratégiquement de se dévoiler en dernier : Nicolas Sarkozy l’a fait le 22 août, et François Hollande devrait se décider vers la fin de l’année.

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6. Un peu plus de diversité à gauche

Des deux côtés, les primaires étaient supposément ouvertes, mais elles se résument en réalité à des confrontations au sein des Républicains d’une part et du PS d’autre part. Les « primaires de la droite et du centre » n’ont enregistré aucune candidature centriste, seul M. Poisson assurant une diversité politique de façade. A gauche, la Belle Alliance populaire, principalement constitué du PS, offre le temps de la primaire une vitrine à des dissidents écologistes (François de Rugy, Ecologistes !) ou centristes (Jean-Luc Bennahmias, Front démocrate).

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7. Plus de temps de campagne pour la droite

Le candidat Les Républicains, qui sera désigné le 27 novembre, disposera ainsi de deux mois de plus pour faire campagne. Le parti devrait se ranger derrière son candidat à la fin de l’année, présentant un front uni alors que le PS sera encore en plein débat pour choisir son champion.

Le temps de campagne pour le vainqueur de chaque primaire. | Les Décodeurs