Yémen : la France demande une enquête sur un raid meurtrier à Sanaa
Yémen : la France demande une enquête sur un raid meurtrier à Sanaa
Le Monde.fr avec AFP
Le Quai d’Orsay a appelé « l’ensemble des parties au conflit à respecter strictement le droit international humanitaire ».
Un bâtiment où se déroulaient des obsèques s’est effondré après un raid aérien à Sanaa le 8 octobre. | MOHAMMED HUWAIS / AFP
La France a appelé, dimanche 9 octobre, à « une enquête indépendante » sur l’attaque qui a fait au moins 140 morts la veille à Sanaa, frappant une veillée funèbre dans l’ancienne capitale du pays prise par les rebelles houthistes.
Dans un communiqué, le Quai d’Orsay a appelé « l’ensemble des parties au conflit à respecter strictement le droit international humanitaire ». Le ministre des affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, doit recevoir lundi l’envoyé spécial au Yémen des Nations unies, Ismail Ould Cheikh Ahmed.
La coalition arabe, dirigée par l’Arabie saoudite en soutien du président en exil Abd Rabbo Mansour Hadi, a nié toute implication dans le bombardement qui a fait plus de 140 morts et 525 blessés à Sanaa, et ciblant une salle où se déroulaient les obsèques du père du ministre de l’intérieur houthiste, Jalal Al-Rouichène. Les rebelles chiites houthistes, partisans de l’ancien président Ali Abdallah Saleh, se sont emparés de la capitale Sanaa il y a deux ans.
L’Arabie saoudite mise en cause
« Profondément troublés » par ces raids, les Etats-Unis ont annoncé l’« examen immédiat » de leur soutien à la coalition menée par Riyad. « La coopération sécuritaire des Etats-Unis avec l’Arabie saoudite n’est pas un chèque en blanc », a déclaré Ned Price, porte-parole du conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
La coalition, qui est intervenue au Yémen en mars 2015, a été accusée par des organisations de défense des droits de l’homme de frapper des secteurs civils, et notamment des hôpitaux soutenus par l’ONG Médecins sans frontières.
L’ex-président Saleh a appelé dimanche à la mobilisation à la frontière avec l’Arabie saoudite pour « venger » les victimes des attaques de la coalition arabe. Parlant sur un ton particulièrement belliqueux à l’égard du régime saoudien, son ancien allié qu’il qualifie aujourd’hui de « réactionnaire » et « rétrograde », l’ancien chef de l’Etat a exhorté ses compatriotes à « affronter cette flagrante agression tyrannique par tous les moyens ».