Des centaines de manifestations – expositions, débats, etc. – sont organisées dans plus de 45 pays lundi à l’initiative de la Coalition mondiale contre la peine de mort qui souhaite attirer l’attention sur l’application de la peine de mort pour des infractions liées au terrorisme, afin d’en réduire son utilisation lors de la 14e Journée mondiale contre la peine de mort.

Au cours des dix dernières années, le Nigeria, le Bangladesh, l’Inde, la Tunisie et d’autres ont adopté des lois qui élargissent le champ d’application de la peine de mort, en ajoutant certains actes terroristes à la liste des infractions passibles de la peine de mort. Plus récemment, après des années de moratoire, le Pakistan et le Tchad ont repris les exécutions au nom de la lutte contre le terrorisme, rapporte la coalition qui regroupe ONG, associations de juristes, syndicats, collectivités locales et autres organisations attachées à lutte contre la peine de mort.

Cinq pays concentrent 95 % des condamnés à mort

Dans son rapport annuel, Amnesty International rappelait en juin que 95 % des condamnés à mort le sont dans cinq pays : la Chine, de loin le plus important, avec entre 1 000 et 3 000 exécutions annuelles, suivie par l’Arabie saoudite, l’Iran, le Pakistan et les Etats-Unis où 3 000 prisonniers attendant dans le couloir de la mort.

Depuis l’abolition de la peine de mort en France le 9 octobre 1981, 110 Etats l’ont abolie, et 30 autres ne la pratiquent plus depuis dix ans, appliquant une forme de moratoire. Si la tendance constatée est plutôt au niveau mondial à une abolition, la menace terroriste actuelle tend à la ralentir. Voire à l’inverser dans certains pays.

Une vingtaine d’entre eux utilisent en effet la peine de mort « dans une lutte inadaptée contre le terrorisme », énonce l’organisation. Au Cameroun, la peine de mort rétablie en 2004 dans une loi antiterroriste n’a en rien endigué la progression du groupe djihadiste Boko Haram, ni réduit le nombre d’attentats.