Une patrouille de policiers à la Puerta del Sol, à Madrid, le 31 décembre 2015. | PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP

Deux propagandistes et recruteurs de l’organisation Etat islamique (EI), de nationalité espagnole et marocaine, ont été arrêtés dans le nord de l’Espagne, a annoncé, mardi 11 octobre, le ministère de l’intérieur. Les deux hommes, interpellés à Gijon et Saint-Sébastien, dans le nord du pays, étaient « pleinement intégrés dans la structure » de l’EI, « incitant à commettre des actes terroristes », selon un communiqué du ministère.

Les propagandistes, dont les autorités ne précisent pas s’ils étaient en contact, faisaient l’apologie de l’EI sur Internet, avec, d’une part, des contenus « clairement maquettés pour une diffusion massive attractive » et, d’autre part, des vidéos « extrêmement radicales, d’une crudité frappante ».

L’homme arrêté à Gijon, un Espagnol d’origine marocaine qui avait juré loyauté au chef de l’EI, Abou Bakr Al-Baghdadi, avait créé « un réseau de diffusion virtuelle important et organisé », et communiquait avec « des membres et dirigeants de Daech ». Celui arrêté à Saint-Sébastien, en plus de ses activités en ligne, recrutait dans « le milieu radical djihadiste » de sa province, notamment auprès de « personnes risquant l’exclusion sociale », précise le ministère de l’intérieur.

Des références à l’Espagne

La police a par ailleurs annoncé avoir arrêté le 6 octobre à Manresa, à une soixantaine de kilomètres de Barcelone, un homme de 38 ans qui possédait des armes à feu et diffusait des messages à contenu djihadiste sur les réseaux sociaux, ainsi que des photos où il posait avec des armes à feu. Mais elle a toutefois précisé dans un communiqué qu’il « n’avait pas de relation ou de lien [avec un groupe] terroriste ».

Selon le ministère, depuis 2015, les forces de sécurité espagnoles ont identifié 150 présumés djihadistes, dont 120 ont été arrêtés en Espagne.

L’Espagne a été frappée par des djihadistes pour la dernière fois en 2004, quand une dizaine de bombes avaient explosé dans des trains de banlieue à la gare d’Atocha à Madrid, faisant 191 morts. Depuis, épargnée par les attentats islamistes, l’Espagne semble toutefois intéresser de plus en plus les propagandistes du djihad. La police oberve, selon la presse, de nouvelles références à l’Espagne sur des forums djihadistes. Fin septembre, les administrateurs basés en Belgique et en Allemagne d’une page Facebook faisant l’apologie du djihad suivie par plus de 30 000 internautes, « Islam en Español », ont ainsi été arrêtés.