Chantiers navals de Saint-Nazaire : la décision reportée de près d’un mois
Chantiers de Saint-Nazaire : la décision reportée de près d’un mois
Par Denis Cosnard
Le tribunal de Séoul a repoussé au 11 novembre sa décision sur le sauvetage du groupe STX, propriétaire des chantiers navals français.
Le navire de croisière « Harmony of the Seas » à Saint-Nazaire. | JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
Les salariés de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) vont devoir patienter encore un peu. Le tribunal du district central de Séoul, en Corée du Sud, a reporté de près d’un mois, vendredi 14 octobre, la décision qu’il devait prendre sur le sort du dernier des grands chantiers navals français et de son actionnaire majoritaire, le groupe sud-coréen STX.
Les juges de Séoul avaient prévu de rencontrer, vendredi, les créanciers de STX et d’examiner avec eux les différentes options possibles pour sauver le conglomérat en difficulté. Pour renflouer le groupe, les juges envisageaient de vendre ses différentes activités, soit séparément, soit en bloc. Mais, sans fournir d’explication précise, le tribunal a choisi au dernier moment de repousser la réunion. Elle est désormais fixée au 11 novembre, à 14 heures, selon un document officiel du tribunal.
Candidat surprise
Le choix d’une vente en bloc ou « à la découpe » est crucial pour Saint-Nazaire. L’hypothèse privilégiée consistait jusqu’à présent à vendre séparément la filiale STX France, qui exploite les chantiers historiques dont sont sortis le France, le Queen Mary 2 et tant d’autres. Trois candidats s’étaient manifestés dans cette perspective ces derniers mois. D’une part Fincantieri, le grand rival italien des chantiers français. D’autre part Damen, un constructeur néerlandais, allié aux deux principaux clients de Saint-Nazaire, les armateurs MSC et Royal Caribbean. Enfin, un professionnel chinois des croisières, Genting Hong Kong, filiale d’un conglomérat malaisien.
Avec ses 33,34 % de STX France, qui lui donnent un droit de préemption en cas de vente, l’Etat français pensait initialement se retrouver à même d’arbitrer entre les offres. Bercy penchait d’ores et déjà en faveur de Damen, le candidat considéré comme le plus solide pour développer les chantiers français sans risque de transfert d’activité ni de technologie vers l’Italie ou la Chine.
Le 4 octobre, l’entrée en lice d’un quatrième candidat a bouleversé la donne. Le tribunal de Séoul a e effet indiqué avoir été approché par une société étrangère prête à reprendre non seulement les chantiers français, mais aussi ceux de Jinhae et Goseong, en Corée. Aucune information n’a filtré sur l’identité de ce candidat surprise.
En France, beaucoup craignaient que le tribunal confirme ce vendredi l’existence de cette quatrième offre, et donne la priorité à une vente en bloc. Cela aurait pu éliminer de facto les candidatures de Fincantieri et Damen. Le report de sa décision laisse le jeu ouvert.