Des associations portent plainte contre EDF et Areva pour une anomalie à Fessenheim
Des associations portent plainte contre EDF et Areva pour une anomalie à Fessenheim
Le Monde.fr avec AFP
Plusieurs ONG, dont Greenpeace, demandent au procureur de Paris l’ouverture d’une enquête après la détection d’une irrégularité dans un réacteur de la centrale nucléaire
La centrale nucléaire de Fessenheim, en novembre 2013. | SEBASTIEN BOZON / AFP
L’organisation non gouvernementale Greenpeace a annoncé vendredi 14 octobre qu’elle allait porter plainte avec d’autres associations contre EDF et Areva à la suite de la détection d’une anomalie dans un générateur de vapeur du réacteur numéro 2 de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin).
« [Elles] demandent au procureur de la République de Paris d’ouvrir une enquête préliminaire sur quatre délits majeurs, dont usage de faux et mise en danger délibérée de la vie d’autrui. »
La plainte mentionne aussi un délit d’utilisation d’un équipement à risques ne satisfaisant pas aux exigences essentielles de sécurité et la déclaration tardive de l’exploitant d’un incident risquant d’avoir des conséquences notables sur la sûreté de l’installation, selon le document consulté par l’Agence France-Presse.
Elle devait être déposée dans la matinée auprès du tribunal de grande instance de Paris par Greenpeace mais aussi Réseau Sortir du nucléaire, Stop Transports-Halte au nucléaire, Stop Fessenheim, Alsace Nature, France Nature Environnement et le Comité pour la sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin (CSFR).
Réacteur à l’arrêt
Areva avait annoncé fin avril que des anomalies documentaires avaient été détectées dans le suivi des processus de fabrication d’équipements au sein de son usine du Creusot, où a aussi été fabriquée la cuve de l’EPR de Flamanville.
L’audit mené sur 400 dossiers prioritaires a déjà permis de relever 87 irrégularités sur des réacteurs en fonctionnement, dont la virole basse d’un générateur de vapeur du réacteur numéro 2 de Fessenheim. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a décidé de le maintenir à l’arrêt dans l’attente des résultats de tests complémentaires prévus jusqu’à la fin de l’année pour prouver la sûreté de la pièce.
Les associations accusent « EDF d’avoir tardé à déclarer cette anomalie à l’ASN risquant d’avoir des conséquences notables sur la sûreté de l’installation », souligne Greenpeace, affirmant que l’irrégularité a été dissimulée « pendant un mois entre mai et juin 2016 ». Il est reproché à Areva d’avoir « présenté un dossier avec un état descriptif falsifié » afin d’obtenir un certificat de conformité auprès de l’ASN. Quant à la mise en danger de la vie d’autrui, elle résulte de la démultiplication du risque d’accident nucléaire « par le fonctionnement de réacteurs à risques », selon le même communiqué.
« EDF, en tant qu’exploitant, a en fait décidé de faire primer ses intérêts économiques sur la protection des populations et de l’environnement », déplore l’ONG écologiste.