Un docu-fiction sur la cécité, un opéra sulfureux… nos choix replay du week-end
Un docu-fiction sur la cécité, un opéra sulfureux… nos choix replay du week-end
Chaque samedi, La Matinale vous propose des émissions de télé à découvrir en replay.
LA LISTE DE NOS ENVIES
Ce week-end, plongez dans le carnet intime et émouvant d’un professeur devenu aveugle, découvrez de nouvelles espèces d’animaux dans le grand Nord canadien, et vibrez aux notes d’un opéra oublié, fait de sexe et de crimes.
Intérieur nuit
Notes on Blindness trailer - in cinemas & on demand from 1 July
Durée : 02:16
A l’âge de 45 ans, après une énième et infructueuse opération, John Hull, professeur de théologie à l’université de Birmingham, devient aveugle. Afin que la « cécité n’ait pas raison de lui », en 1983, il décide de s’y confronter à travers un journal sonore qu’il va tenir pendant trois ans. Partant de ces notes audio, mais aussi des entretiens qu’ils eurent avec John Hull et son épouse, Marilyn, ainsi que de leurs archives personnelles, James Spinney et Peter Middleton ont construit un docu-fiction aussi captivant qu’éclairant sur le fond et envoûtant sur la forme – poétique et onirique.
Porté par deux comédiens d’une émouvante justesse (Renton Skinner et Simone Kirby), Notes on Blindness s’offre comme une immersion singulière dans le monde intérieur de John Hull. Un monde où sourd la douleur diffuse d’un cerveau qui se meurt, privé de stimulations optiques ; où le corps trébuche et se cogne aux murs de la cécité. Un monde encore qui l’enferme dans la solitude et la nostalgie, dont il lui faudra se déprendre pour trouver la force d’en refaçonner un autre, par petites touches sensorielles, et ainsi rester ouvert aux autres, à la vie. Accompagnant ce docu-fiction, signalons aussi sur le site Arte Creative, Notes on Blindness VR, qui propose une expérience de la cécité en réalité virtuelle.
Christine Rousseau
Notes on Blindness, de James Spinney et Peter Middleton (GB-Fr., 2016, 85 min). A revoir jusqu’au 19 octobre sur Arte + 7.
Canada sans limites
Aux frontières du Canada Par delà les limites France 5 2016 09 18
Durée : 50:00
Les documentaires « faune et flore » ou « civilisation » du matin sur Arte et France 5 ont souvent, en dépit de leur tempo volontiers soporifique, une capacité à réveiller, chez les quinquagénaires, leurs souvenirs de séances de « Connaissance du monde » : c’était l’occasion d’une école buissonnière approuvée par le rectorat, pendant les heures de cours, passée au cinéma local où les films projetés étaient accompagnés d’une présentation pédagogique. On y ronflait à l’occasion, mais on y apprenait toujours quelque chose, et, lorsqu’on tombe aujourd’hui sur des films de cette aune, tel le premier épisode de la série « Aux frontières du Canada » diffusé sur France 5, en fin de matinée, on en ressort un peu moins bête une heure plus tard.
Si, comme l’auteur de ces lignes, vous ignoriez l’existence du glouton (un animal au crédit duquel l’invention des raquettes de pied doit probablement être portée) ou de l’écureuil volant (une sorte de Batman des bois), vous l’apprendrez (ainsi que quantité d’autres choses) en regardant ce documentaire aux belles images. Renaud Machart
« Par-delà les limites », dans le cadre de la série documentaire Aux frontières du Canada. Brian Leith (réalisation). A la demande sur pluzz.fr
Le chant d’Eros
Les Stigmatisés - Teaser
Durée : 00:26
Le compositeur autrichien Franz Schreker (1878-1934), mort d’une crise cardiaque peu après l’accession d’Adolf Hitler au pouvoir, fut, à son heure de gloire (les années 1910), une célébrité à l’égale de celle de Richard Strauss. Ses opéras fleuraient bon le sexe, le crime, et traitaient de sujets décadents aux parfums sulfureux. Mais le monde musical changera, et Schreker sera oublié pendant l’essentiel du XXe siècle, avant d’être réhabilité depuis une quinzaine d’années. Les Stigmatisés (1918), son ouvrage-phare, est une splendeur luxuriante, dont Arte Concert rend disponible la captation effectuée en 2015 à l’Opéra de Lyon. R. Ma.
Les Stigmatisés, de Franz Schreker. Avec Charles Workman, Magdalena Anna Hofmann, Simon Neal. Chœur et orchestre de l’Opéra de Lyon, Alejo Pérez (direction), David Bösch (mise en scène). (Fr., 2016, 2 h 40). A la demande sur Arte Concert