Le pape François, le 16 octobre au Vatican. | ANDREAS SOLARO / AFP

Une fois de plus, François aura agi par surprise. C’est à moins d’une semaine de l’événement que le pape a annoncé l’ouverture, à partir du 21 octobre, des appartements privés de Castel Gandolfo, résidence des papes depuis le XVIIe siècle. En 2015, les immenses jardins et une partie des bâtiments avaient été ouverts aux visites. Ce sera désormais le cas de l’ensemble du domaine surplombant le lac d’Albano, dans lequel les pontifes avaient coutume de se retirer pour goûter discrètement les délices d’une vie de prince de la Renaissance.

C’est après son élection, en 1623, que le pape Urbain VIII avait fait construire un palais sur les lieux d’une résidence d’été de l’empereur Domitien, située à 25 kilomètres du centre de Rome. Au terme des accords du Latran (1929), par lesquels l’Italie de Mussolini et la papauté ont normalisé leurs relations, Castel Gandolfo a été restitué aux pontifes. Ce domaine bénéficie depuis lors d’un régime d’extraterritorialité.

Jean XXIII et Jean Paul II avaient pris l’habitude d’y séjourner chaque été, à l’abri de la chaleur romaine. C’est là également que le prédécesseur de François, Benoît XVI, avait choisi de se retirer après sa renonciation, le 28 février 2013.

McDo

Mais voilà, le nouveau pape n’aime pas les vacances, et, affirmant vouloir « une Eglise pauvre, pour les pauvres », il a mis son apostolat sous le signe de François d’Assise. Le pape passe ses rares congés dans son modeste logement de la résidence Sainte-Marthe, à deux pas des splendides appartements du palais apostolique, qu’il a toujours refusé d’habiter.

Le pape n’entend pas seulement prêcher par l’exemple. Et sa lutte contre les habitudes luxueuses du haut clergé romain ne va pas sans petites provocations. Dernière en date : l’annonce de l’installation prochaine d’un restaurant McDonald’s ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre au rez-de-chaussée d’un immeuble du Borgo Pio, habité par sept cardinaux, qui a soulevé une vague de protestation, au nom de la lutte contre les mauvaises odeurs et de la défense de la « cuisine nationale ».

Samedi 15 octobre, dans La Repubblica, le cardinal Elio Sgreccia − qui n’habite pas l’immeuble − a publiquement dénoncé « un choix qui ignore tout des traditions culinaires romaines ». Le Vatican a rétorqué que les revenus de ce local seraient de 30 000 euros par mois, et iraient au développement des églises d’Océanie.

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