RDC : accord politique pour un report de la présidentielle à avril 2018
RDC : accord politique pour un report de la présidentielle à avril 2018
Le Monde.fr avec AFP
L’accord forgé lundi n’engage que la majorité et une frange de l’opposition, ce qui pose la question de sa capacité à sortir le pays de la crise.
Les participants au « dialogue national » en République démocratique du Congo, boycotté par la majeure partie de l’opposition, ont conclu lundi 17 octobre un accord reportant l’élection présidentielle au mois d’avril 2018.
L’accord, validé lors d’une séance plénière à Kinshasa avec seulement une frange de l’opposition, prévoit de maintenir dans ses fonctions jusqu’à cette date le président Joseph Kabila, dont le mandat s’achève en décembre et à qui la Constitution interdit de se représenter.
L’accord sera signé « individuellement »
« La présidentielle aura lieu le 29 avril 2018 et la passation de pouvoirs entre le président entrant et le président sortant le 9 mai », a déclaré Vital Kamerhe, co-modérateur du « dialogue politique national inclusif » pour le compte de l’opposition.
« La date des élections c’est en avril 2018 », a aussi annoncé Ramazani Shadari, président du groupe parlementaire du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), la formation de M. Kabila.
L’ancien premier ministre togolais, Edem Kodjo, facilitateur des négociations, a annoncé que l’accord approuvé lundi serait signé « individuellement » mardi après-midi par chacun des délégués à ces assises.
M. Kamerhe favori
L’accord prévoit la constitution rapide d’un nouveau gouvernement dont le poste de premier ministre devrait revenir à une « personnalité de l’opposition », a dit M. Kodjo. M. Kamerhe, ancien directeur de campagne de M. Kabila lors de la présidentielle de 2006 et chassé de la majorité en 2008, fait figure de favori.
La RDC traverse une crise politique depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011 à l’issue d’un scrutin marqué par des fraudes massives. Celle-ci est exacerbée par l’incapacité – volontaire, selon les détracteurs du chef de l’Etat – des autorités à organiser la présidentielle avant la fin de l’année.
Réunie au sein du mouvement Rassemblement, constitué en juin, la majeure partie de l’opposition a refusé de participer au « dialogue national », y voyant une manœuvre du pouvoir pour une présidence à vie de M. Kabila, au pouvoir depuis 2001.