L’accident, dont les causes sont toujours inconnues, s’est produit vendredi vers 11 h 00 (10 h 00 GMT) près de la gare d’Eseka, à environ 120 km à l’ouest de Yaoundé. | STRINGER / AFP

Le déraillement d’un train bondé au Cameroun a fait au moins 70 morts et 600 blessés vendredi, a annoncé samedi 22 octobre le président Paul Biya. « Mes sincères condoléances aux familles endeuillées suite au déraillement du train de la compagnie Camrail à Eseka », a-t-il écrit sur sa page Facebook, en déplacement à l’étranger.

« J’ai demandé au gouvernement de fournir une aide totale pour les survivants, tandis que les enquêtes seront faites pour déterminer la cause du déraillement », a-t-il ajouté. Le train de la compagnie Camrail, dont l’actionnaire principal est le groupe Bolloré, assurait la liaison entre Yaoundé et le port de Douala, les deux plus grandes villes du pays.

L’accident, dont les causes sont toujours inconnues, s’est produit vendredi vers 11 h 00 (10 h 00 GMT) près de la gare d’Eseka, à environ 120 km à l’ouest de Yaoundé. Un ressortissant français figure au nombre des victimes, a fait savoir le ministre des affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, dans un communiqué.

Dans un communiqué, Camrail dit coopérer avec les autorités camerounaises pour s’assurer que les blessés seront pris en charge et les familles des victimes soutenues. La société ajoute qu’une enquête technique est en cours et promet que ses conclusions seront rendues publiques « dès qu’elles seront connues ».

Environ 1 300 passagers

« Il y a eu un bruit sourd. J’ai regardé derrière moi et les wagons derrière nous ont quitté les rails et commencé à s’empiler les uns sur les autres. Il y avait beaucoup de fumée », a constaté un journaliste de l’agence de presse Reuters qui voyageait en tête du train. Joint par Le Monde Afrique, il poursuit : « Les wagons de derrière ont fait des tonneaux tandis que le nôtre, tracté par une locomotive devenue folle, a fini par se stabiliser 5 kilomètres plus loin, dans un bosquet. »

Environ 1 300 personnes voyageaient à bord de ce train de neuf voitures auxquelles avaient été ajoutés huit wagons afin d’embarquer plus de passagers, en raison de la paralysie du trafic routier, causé par l’effondrement, vendredi également, d’une section de l’autoroute reliant Douala à Yaoundé. Les secours ont commencé dans la nuit à dégager la voie et rétablir ainsi les communications entre la côte et l’intérieur du pays.

Bolloré a connu un autre incident majeur le mois dernier en Afrique lorsqu’un pont sur une ligne ferroviaire qu’il exploite en Côte d’Ivoire s’est effondré sous le poids d’un train de marchandises.