Emploi : en Ile-de-France, les diplômés d’un doctorat tirent leur épingle du jeu
Emploi : en Ile-de-France, les diplômés d’un doctorat tirent leur épingle du jeu
Par Adrien de Tricornot
Une enquête souligne la bonne insertion professionnelle de jeunes docteurs en « sciences dures », malgré une certaine précarité dans le secteur public.
Des étudiants à l’université Pierre-et-Marie-Curie UPMC. | Camille Stromboni
Que deviennent les diplômés de doctorat (bac + 8), ces jeunes chercheurs qui ont réalisé une thèse à l’issue de leurs études ? L’enquête « Emploi 2016 » sur « la poursuite de carrière des docteurs récemment diplômés » en Ile-de-France, réalisée par le cabinet Adoc Talent Management et la Région, offre un tableau flatteur de leur situation. Intéressante, car plus récente que les dernières études publiées, elle n’est cependant pas extrapolable à l’ensemble des titulaires d’une thèse, en région parisienne comme dans le reste de la France.
Plus de 2 000 docteurs diplômés en 2013 par une kyrielle de prestigieux établissements (université Paris-Sud, Ecole polytechnique, Télécom ParisTech, universités Paris-Est, Paris-Descartes et Pierre-et-Marie-Curie) ont répondu à l’enquête. Et leurs domaines de recherche sont principalement constitués de sciences « dures » : sciences naturelles et mathématiques (45 %), sciences de l’ingénieur (24 %), de la santé (16 %) et agronomie (2 %), tandis que les sciences humaines et sociales n’en représentent que 12 %.
Les résultats apportent des enseignements intéressants, d’autant que 80 % des jeunes docteurs interrogés se disent, dans cette enquête, satisfaits de ce que leur a apporté leur diplôme doctoral. En voici quelques enseignements :
- L’accès à l’emploi des docteurs progresse nettement dans le temps. Le taux d’emploi passe de 80 % à 92 % entre la première et la troisième année qui suit leur diplôme. Et seuls 1,5 % des docteurs n’ont eu aucun emploi dans les trois ans suivant l’obtention de leur thèse :
- Le doctorat mène d’abord à la recherche. Les trois quarts des docteurs poursuivent leur carrière dans l’enseignement, la recherche et l’innovation, comme le montre ce tableau :
- La précarité reste importante dans le secteur public. La part des docteurs bénéficiant d’un emploi à durée indéterminée (EDI) n’atteint que 54 % au bout de trois ans ; alors qu’elle est très élevée pour les docteurs employés dans le secteur privé dès la première année (84 %), et atteint 93 % au bout de trois ans.
- Les salaires sont plus élevés dans le privé. Après trois ans d’expérience professionnelle, 78 % des docteurs ont le statut de cadre dans les entreprises, contre 51 % dans le secteur public. Cette différence s’accompagne d’un écart important de salaire. Les 25 % (premier quartile) des docteurs les moins biens payés dans le secteur privé gagnent davantage que le salaire médian perçu par les docteurs dans le public.
- Des diplômés très demandés à l’international. Le pourcentage de ces docteurs ayant obtenu leur diplôme en Ile-de-France et travaillant hors de France dépasse les 40 %. Cette proportion très élevée s’explique en partie par la part importante de doctorants étrangers ayant obtenu leur thèse dans les établissements franciliens.