Steve Atkins (à gauche), un habitant de la ville de Burns, discute avec Ammon Bundy (centre) et Cliven Bundy (à droite), deux des leaders de la mobilisation au Parc national Malheur, en janvier. | Rick Bowmer / AP

Les « miliciens », un groupe d’hommes armés qui avaient occupé un parc naturel de l’Oregon, dans l’ouest des Etats-Unis, pendant plus d’un mois en début d’année, ont été acquittés par un tribunal fédéral jeudi 27 octobre.

Le groupe de militants était composé essentiellement d’éleveurs et d’anciens militaires venus d’autres Etats, qui réclamaient la restitution des terres fédérales « au peuple » et dénonçaient des conditions de plus en plus dures imposées aux éleveurs par le gouvernement fédéral.

Les sept accusés, dont les deux frères, Ammon et Ryan Bundy, meneurs de la contestation, étaient poursuivis pour avoir tenté d’empêcher des employés fédéraux d’entrer dans le parc national Malheur « par la force et l’intimidation ». Plusieurs d’entre eux étaient aussi poursuivis pour possession illégale d’arme à feu, et deux pour vol de biens du gouvernement.

Les accusés encouraient jusqu’à six ans de prison pour le premier chef d’accusation, cinq ans pour les armes à feu et dix ans pour le vol de propriété du gouvernement.

La fin de l’audience a été tumultueuse : l’un des avocats d’Ammon Bundy, Marcus Mumford, a vivement demandé au juge la libération de son client, qui reste détenu ainsi que son frère pour une autre affaire de confrontation armée avec la police dans le Nevada. Les autres acquittés ont été libérés.

41 jours d’occupation

L’occupation, qui avait duré quarante et un jours, avait débuté le 2 janvier dans le parc naturel de Malheur, situé dans une région rurale reculée de l’Oregon, avant que la police ne parvienne à faire évacuer les lieux le 11 février. Le porte-parole des manifestants, LaVoy Finicum, avait été abattu par les forces de l’ordre qui tentaient de l’arrêter lors d’une intervention routière fin janvier.

A l’issue de l’occupation du parc, 26 personnes avaient été inculpées, 11 d’entre elles parvenant à un accord amiable avec les procureurs avant d’être jugées. Les poursuites avaient été abandonnées contre un des militants, et les sept derniers seront jugés en février.

La gouverneure de l’Oregon, Kate Brown, qui avait fortement critiqué les occupants et avait appelé les forces de l’ordre à les faire évacuer du parc, s’est dite « déçue », dans un message sur Twitter.

Le Center for Western Priorities, un groupe de défense de la nature, a aussi déploré sur Facebook le verdict rendu à l’issue d’un mois et demi de procès, qui « va enhardir les groupes extrémistes ».