La mort de Mouhcine Fikri, un vendeur de poisson broyé par une benne à ordures après la confiscation de marchandise par la police, a indigné le Maroc et poussé des milliers de personnes à manifester dans plusieurs villes du pays.

Les funérailles de Mouhcine Fikri ont eu lieu, dimanche 30 octobre à Al-Hoceima, ville de la région du Rif où il est mort vendredi soir. Des milliers de personnes y ont participé, dans le calme. Des manifestations de solidarité ont eu lieu dans plusieurs localités du Rif mais également à Casablanca et à Rabat à l’appel du Mouvement du 20 février, qui avait organisé des actions en 2011 pendant le Printemps arabe.

« Condoléances » du roi et enquête « minutieuse » promise

Les circonstances exactes de la mort de Mouhcine Fikri restent à établir. Selon l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), des policiers ont confisqué et voulu détruire une partie de la marchandise de Mouhcine Fikri. Il s’agissait de plusieurs caisses d’espadon, une espèce dont la pêche est interdite actuellement. En voulant essayer de récupérer les poissons, l’homme d’une trentaine d’années est tombé dans la benne à ordure, où il a été broyé.

Les circonstances effroyables de sa mort, filmée sur un téléphone portable et diffusée sur les réseaux sociaux, ont choqué la population. Une photo de la victime inanimée, la tête et un bras dépassant du mécanisme de compactage, a été largement diffusée.

Pour tenter de calmer la situation, le roi Mohamed VI a demandé au ministre de l’intérieur, Mohammed Hassad, de se rendre chez la famille de la victime pour lui « « présenter les condoléances et la compassion du souverain ». Le roi a donné des instructions « pour qu’une enquête minutieuse et approfondie soit diligentée et pour que des poursuites soient engagées contre quiconque dont la responsabilité serait établie dans cet incident », selon le ministère