L’enchaînement de séisme en Italie est « un processus qui peut perdurer indéfiniment »
L’enchaînement de séisme en Italie est « un processus qui peut perdurer indéfiniment »
Le Monde.fr avec Reuters
Gianluca Valensise, sismologue à l’Institut national italien de géophysique, décrypte le risque d’un « effet domino ».
En images : un puissant séisme touche le centre de l’Italie
Pour Gianluca Valensise, sismologue à l’Institut national italien de géophysique, les puissants séismes qui ont lieu dans le centre de l’Italie, à l’instar de celui d’une magnitude de 6,5 qui a eu lieu le 30 octobre, pourraient encore durer plusieurs semaines.
« Un séisme de magnitude 6 ou plus engendre des tensions qui sont redistribuées dans les failles adjacentes et peuvent les conduire à la rupture. C’est probablement ce à quoi nous assistons depuis août », explique-t-il à Reuters. Le 24 août, un séisme d’une magnitude de 6,2 avait tué 300 personnes.
Les Apennins, chaîne de montagne qui descend de la Ligurie jusqu’à la Sicile, est dominée par une série de failles dans la croûte terrestre, chacune ayant en moyenne dix à vingt kilomètres de long.
« Ce processus peut perdurer indéfiniment, un important séisme affaiblissant une faille adjacente dans la continuité d’un effet domino susceptible de s’étirer sur des centaines de kilomètres, en principe ».
La dernière fois qu’une suite de tremblement de terre a eu lieu remonte à 1997 dans la région d’Assise, dans le centre du pays. Le premier, mesurant 6,4, avait fait 11 morts et avait été suivi d’un autre séisme le lendemain, et d’un autre encore une vingtaine de jours plus tard, sans compter les nombreuses répliques intermédiaires. Gianluca Valensise estime que cette séquence « était analogue à ce que nous constatons actuellement, mais c’est à une échelle plus importante ».
L’un des plus anciens séismes connus en Italie est celui de 62 de notre ère, rapporté par Sénèque et Tacite, qui a détruit une partie de Pompéi, dix-sept ans avant que le Vésuve n’ensevelisse complètement la ville. Les périodes médiévale puis moderne ont gardé la trace des séismes importants, le plus souvent du fait des destructions et de victimes, jusqu’à nos jours, évidemment la période la mieux documentée.