Les dirigeants du Conseil français du culte musulman reçus par le pape François
Les dirigeants du Conseil français du culte musulman reçus par le pape François
Par Cécile Chambraud
Le souverain pontife pourrait se rendre en France après l’élection présidentielle.
Le pape s’est exprimé devant quelque deux cents représentants internationaux des principales religions, dans le cadre de l’Année de la miséricorde, proclamée dans l’Eglise catholique. | HO / AFP
Les dirigeants du Conseil français du culte musulman (CFCM) ont été reçus, jeudi 3 novembre, par le pape François, à Rome, dans le cadre d’une rencontre avec des représentants de différentes religions au Vatican. La délégation du CFCM, emmenée par son président, Anouar Kbibech, s’est entretenue une quinzaine de minutes avec le chef de l’Eglise catholique. « Nous l’avons remercié pour avoir dénoncé à plusieurs reprises l’amalgame entre islam et terrorisme et pour la clarté de son appel à la fraternité, à l’unité, à l’amour après les attentats » commis en France ces derniers mois, témoigne le secrétaire général du CFCM, Abdallah Zekri.
Selon les représentants du culte musulman français, le pontife aurait fait savoir qu’il avait apprécié l’appel lancé aux musulmans par le CFCM à se rendre dans des églises le dimanche suivant l’assassinat du prêtre Jacques Hamel, à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), le 26 juillet. « Nous l’avons invité à rencontrer en France la communauté musulmane », assure M. Zekri. Un voyage du pontife en France est envisagé après l’élection présidentielle.
Condamner unanimement la violence
Le pape s’est exprimé devant quelque deux cents représentants internationaux des principales religions, dans le cadre de l’Année de la miséricorde, proclamée dans l’Eglise catholique, et qui s’achèvera le 20 novembre. « Le thème de la miséricorde est familier à de nombreuses traditions religieuses et culturelles », a souligné le pape François dans son discours.
Après l’assassinat du père Hamel, comme après des attentats antérieurs, le chef de l’Eglise a refusé d’imputer les actions djihadistes à une religion. « On ne peut pas dire — je crois que cela n’est pas vrai et que ce n’est pas juste — que l’islam est terroriste », avait-il affirmé, le 31 juillet, dans l’avion qui le ramenait des Journées mondiales de la jeunesse de Cracovie.
Cette fois, il a appelé les autorités religieuses à condamner nettement la violence et le terrorisme : « Que nous rejetions le chemin du désaccord et de la fermeture d’esprit, a affirmé le pape devant les représentants religieux. Que les religions, en raison du comportement de certains de leurs fidèles, ne véhiculent plus un message déformé, sans rapport avec la miséricorde. Tristement, il ne se passe pas un jour sans que nous n’entendions parler d’actes de violence, de conflits, d’enlèvements, d’attaques terroristes, d’assassinats et de destructions. C’est horrible que, parfois, pour justifier des actes barbares, le nom de la religion ou le nom de Dieu soit évoqué. Que soient clairement condamnés ces comportements iniques qui profanent le nom de Dieu et souillent la quête religieuse de l’homme. Que soient au contraire encouragées, où que ce soit, la rencontre pacifique entre les croyants, ainsi qu’une réelle liberté religieuse. »