Deux indépendantistes interdits de siéger au parlement de Hongkong
Deux indépendantistes interdits de siéger au parlement de Hongkong
Le chef du gouvernement a décidé de respecter la décision de Pékin d’interdire à deux députés indépendantistes d’entrer au parlement de l’ancienne colonie britannique.
Yau Wai-ching et and Baggio Leung, les deux élus indépendantistes interdits de siéger au Parlement, lors d’une conférence de presse, à Hong Kong, le 4 novembre 2016. | ANTHONY WALLACE / AFP
Fraîchement élus, plusieurs nouveaux députés hongkongais s’étaient offert une tribune politique en défiant ouvertement Pékin lors de leur prestation de serment au parlement de Hongkong, le 12 octobre dernier.
Dans une rare interprétation de la Loi fondamentale du territoire sous juridiction chinoise, l’Assemblée nationale populaire (ANP, Parlement chinois) avait jugé que le serment de deux d’entre eux était « invalidé » et, surtout, qu’il ne pouvait « être reprononcé ».
Hongkong : de nouveaux députés critiquent Pékin
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Le chef du gouvernement hongkongais, Leung Chun-ying, a décidé de respecter cette décision. Lundi 7 novembre, il a déclaré à la presse qu’il « mettrai[t] en œuvre complètement cette interprétation ».
« Les mots, les actions qui violent délibérément [les termes de l’interprétation], qui violent la procédure de prestation de serment, ou même qui en profitent pour insulter le pays et le peuple chinois et prôner la sécession, doivent prendre fin conformément à la loi. »
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Le conseil législatif (LegCo) de Hongkong est depuis trois semaines le théâtre de scènes de chaos dues au rejet de la prestation de serment des deux indépendantistes, au motif qu’ils s’étaient drapés dans une bannière proclamant « Hongkong n’est pas la Chine ».
Yau Wai-ching et Baggio Leung, élus en septembre, avaient également refusé de prononcer correctement le mot « Chine », et utilisé des termes péjoratifs en prononçant le serment, lequel stipule que Hong Kong est une « région administrative spéciale de la République populaire de Chine ».
Manifestations tendues
L’une des manifestations à Hongkong, le 6 novembre 2016. | ISAAC LAWRENCE / AFP
La crise constitutionnelle et l’annonce de l’intervention de Pékin ont généré des manifestations dimanche dans l’ancienne colonie britannique, qui jouit d’un statut d’autonomie au sein de la République populaire.
Dimanche soir, la police hongkongaise a utilisé du gaz au poivre pour tenter de disperser quelques centaines de manifestants qui tentaient de forcer le cordon de sécurité autour du bureau de liaison chinois, qui fait office d’ambassade de Pékin.
Lors de scènes rappelant les mobilisations massives de l’automne 2014 qui avaient paralysé plusieurs quartiers de la ville pendant plus de deux mois, des manifestants ont utilisé leurs parapluies pour se protéger des gaz, certains jetant de l’eau et des bouteilles en plastique sur les forces de l’ordre en tenue antiémeute.