A Montreuil, la Collecterie donne une deuxième chance aux objets… et à ses salariés.
A Montreuil, la Collecterie donne une deuxième chance aux objets... et à ses salariés.
Par Jérôme Porier
La semaine de la finance solidaire se déroule jusqu’au 10 novembre. Financée grâce à cette épargne vertueuse, La Collecterie donne une nouvelle jeunesse aux déchets qu’elle récupère.
Le nouveau magasin de La Collecterie, à Montreuil.
Créée en 2012, La Collecterie est une association qui récupére et à valorise les déchets à Montreuil (93) et dans les communes avoisinantes, pour les transformer en meubles, objets de décoration, vêtements… Installée dans un local de 450 mètres carrés prêté par la mairie dans le quartier des mûrs à pêches, un endroit très populaire de Montreuil, elle emploie 25 personnes, dont 16 en insertion, et compte de nombreux bénévoles.
« Nous aidons des personnes éloignées du monde du travail à reprendre pied dans la vie active, dit Séverine Bellec, qui a abandonné son métier de tapissière pour diriger la structure. Les métiers ici sont variés : collecteur de déchets, couturière, menuisier, réparateur d’électro-ménager, vendeur… » Environ 70% des salariés qui ont signé un contrat d’insertion de deux ans enchaînent ensuite sur un CDI, un CDD ou une formation diplômante.
En 2015, La Collecterie a récolté, trié, réparé, revendu ou envoyé à ses partenaires 95 tonnes de déchets. L’association bénéficie du soutien de La Nef et de France Active, chacun à hauteur de 30 000 euros. Mais elle doit lutter pour sa survie car les subventions publiques se raréfient. Sa stratégie consiste à augmenter la vente de meubles customisés, qui connaissent un vif succès, et à ouvrir un second point de vente.
En septembre, La Collecterie a ainsi ouvert un nouveau magasin au 34, rue du Capitaine Dreyfus, l’une des artères les plus passantes de Montreuil. Pour boucler le financement de ce projet, l’association a lancé une opération de crowdfunding (financement participatif) sur le site La –graine.fr, qui s’achèvera le 14 novembre. Atteindre le seuil de 20 000 euros lui permettrait de créer un poste de vendeur supplémentaire et, si le cap des 30 000 euros est franchi, d’acheter un nouveau véhicule pour assurer la collecte des déchets.