Election américaine : nos réponses à vos questions
Election américaine : nos réponses à vos questions
Donald Trump pourra-t-il contester le résultat s’il perd ? A quelle heure peut-on espérer les premières estimations ? Nous répondons aux questions que vous posez le plus fréquemment.
Donald Trump et Hillary Clinton lors du deuxième débat, le 9 octobre. | Patrick Semansky / AP
Les Américains élisent depuis mardi 8 novembre 6 heures du matin, heure de la côte est des Etats-Unis (midi, heure de Paris), leurs président et vice-président au suffrage universel indirect à un tour. Concrètement, ils désignent les grands électeurs qui éliront à leur tour directement le chef de l’Etat et son adjoint, le 19 décembre.
Vous êtes nombreux à suivre notre live consacré à cette élection, et à nous soumettre vos interrogations. Voici nos réponses aux principales questions que vous posez.
A quelle heure peut-on espérer avoir les résultats ?
Les bureaux de vote de dix Etats, dont plusieurs sont d’importants pourvoyeurs de grands électeurs, ferment entre 1 heure et 1 h 30, heure de Paris : les premières estimations, basées sur des sondages de sorties d’urnes, pourraient commencer à tomber dans la foulée. En cas de victoire d’Hillary Clinton dans des Etats décisifs comme la Floride, le New Hampshire, la Caroline du Nord ou l’Ohio, les résultats de l’élection pourraient être vite connus.
A 2 heures, toujours heure de Paris, tous les bureaux de Floride ferment. Cet Etat et ses 29 grands électeurs sont décisifs, mais ses résultats pourraient être connus tardivement. Le « Sunshine State » demeure un must-win, un passage obligé, notamment pour les candidats républicains, qui doivent impérativement y gagner pour espérer l’emporter. Si cet Etat pourrait être déterminant pour assurer une victoire rapide à Mme Clinton, la démocrate pourrait tout de même s’en passer si elle parvient à gagner la Pennsylvanie, l’Ohio, la Caroline du Nord et la Virginie.
Si Donald Trump perd sur un score serré, quels recours légaux a-t-il pour contester le résultat ?
Il n’y a pas de procédure de contestation nationale ; chaque Etat a son code électoral et ses procédures de contestation du scrutin. Plus la victoire est large, moins les risques de contestation sont élevés. En cas d’imbroglio, les Etats ont cinq semaines pour recompter les bulletins et envoyer leurs représentants au Collège électoral. S’ils n’y parviennent pas, ils courent le risque de voir leurs résultats invalidés. Les litiges sont réglés par les cours suprêmes de chacun des Etats. Le recours à la Cour suprême des Etats-Unis, en 2000, est l’exception à la règle.
Un grand électeur peut-il voter contre la volonté du peuple ?
Dans vingt-quatre Etats sur cinquante, des textes obligent les grands électeurs à suivre le vote populaire et à voter pour le candidat pour lequel il ont été élus. La mesure a été approuvée par la Cour suprême en 1952 (arrêt Ray vs Blair). Les grands électeurs étant désignés par les partis ou les candidats à la présidence et ayant prêté serment, ils font, dans la plupart des cas, preuve de loyauté envers le candidat et le parti.
Les cas de « trahison » sont rares : lors de l’élection de 2000, pour protester contre la faible représentation du District of Columbia dans le collège électoral, Barbara Lett-Simmons avait choisi de ne pas voter, plutôt que de voter pour Al Gore. Son refus n’a pas modifié le résultat de l’élection, George W. Bush ayant été élu avec 271 voix. En 2004, un grand électeur du Minnesota, censé voter pour John Kerry, avait par erreur voté pour John Edwards, le candidat à la vice-présidence choisi par… John Kerry.
Une égalité entre Hillary Clinton et Donald Trump est-elle possible ?
Le Washington Post s’est notamment penché sur les hypothèses d’une égalité parfaite entre les deux candidats qui obtiendraient l’un comme l’autre 269 sièges, soit la moitié des 538 grands électeurs. Dans ce cas de figure, la décision serait renvoyée à un vote de la Chambre des représentants du Congrès des Etats-Unis. Compte tenu de la domination sans partage qu’y exercent les républicains, l’élection tournerait alors à l’avantage de M. Trump.
Journée de vote à Stockon, dans le Missouri (Etats-unis). | Charlie Riedel / AP
Y a-t-il d’autres candidats à la présidence américaine ?
Selon l’encyclopédie spécialisée Ballotpedia, 1 780 personnes ont candidaté à la présidentielle américaine. En plus des principaux candidats, Hillary Clinton pour le Parti démocrate et Donald Trump pour le Parti républicain, on retiendra le candidat libertarien Gary Johnson et la candidate écologiste du Green Party, Jill Stein. Selon les sondages compilé par le site Real Clear Politics, M. Johnson est crédité à 4,7 % des voix, Mme Stein obtiendrait pour sa part 1,9 %.
Mais dans 48 des 50 Etats, le candidat arrivé en tête remporte la totalité des voix des grands électeurs en jeu sur le principe du « Winner Take All », un système peu proportionnel qui ne laisse évidemment que peu de chances aux petits candidats.
Quelles sont les estimations pour le Sénat et le Congrès ? Les démocrates peuvent-il reconquérir les deux ?
Cette année, le tiers du Sénat, soit trente-quatre sièges de sénateurs, est à renouveler : 24 sont actuellement aux mains des républicains et dix aux mains des démocrates. Si les démocrates veulent reprendre le contrôle, qu’ils avaient perdu en 2014, il leur faudra remporter cinq sièges de plus que leurs dix en jeu. Un scénario possible mais pas joué d’avance selon les sondages compilés par FiveThirtyEight, qui donne 50,7 % de chances aux démocrates de reprendre le Sénat. Avant les élections, les républicains disposent d’une courte majorité au Sénat – 54 sièges face aux 46 du Parti démocrate.
A la Chambre des représentants, les démocrates doivent reprendre 30 sièges s’ils veulent retrouver leur majorité, perdue en 2010. Les démocrates n’ont, depuis 2014, que 186 sièges, contre 246 sièges côté républicain, et trois sièges sont vacants. Mais les sondages ne donnent pour l’instant qu’entre cinq et 20 sièges supplémentaires aux démocrates par rapport à la composition actuelle.