Le président Barack Obama quittant la Maison Blanche, le 23 août. | YURI GRIPAS / REUTERS

Quel que soit le vainqueur de l’élection présidentielle américaine, le processus de passation de pouvoirs entre une administration nouvellement élue et l’administration sortante est formalisé et codifié. Comme l’a rappelé Politico, un texte de 2010, le Pre-Election Presidential Transition Act, prévoit que l’Administration des services généraux (General Services Administration ou GSA) fournisse des locaux et du matériel aux deux candidats investis.

Depuis le Presidential Transitions Improvements Act de 2015, deux équipes, l’une pour la Maison Blanche, l’autre pour les agences fédérales, commencent également, six mois avant l’élection présidentielle, à préparer le transfert des pouvoirs, en informant les équipes des deux candidats.

Denis McDonough, l’actuel chef de cabinet de la Maison Blanche, a ainsi confié à l’une de ses adjointes la responsabilité de coordonner le transfert des pouvoirs depuis l’équipe Obama, indique The Atlantic. Pour le magazine, la transition entre les deux administrations sera « un sprint de 73 jours » – entre l’élection du 8 novembre à la prise de fonctions, le 20 janvier – qui fait suite « au marathon sanglant des 18 mois de la campagne ».

Dans un même immeuble

Les deux camps ont installé leurs équipes de transition dans un même immeuble – mais pas au même étage – situé au 1717 Pennsylvania Avenue, NW., à quelques encablures de la Maison Blanche, et chacune a sa page Wikipedia.

Si celle de Donald Trump est menée par Chris Christie, celle de Hillary Clinton est dirigée par Ken Salazar, ancien secrétaire à l’intérieur des Etats-Unis. L’équipe de Hillary Clinton comprend une douzaine de personnes, la taille de l’équipe de Donald Trump étant… plus mystérieuse.

Donald Trump, comme Hillary Clinton, sait toutefois que les plans qu’ils échafaudent changeront en fonction du Congrès qui sortira des urnes le 8 novembre.

Renouveler 3 000 à 4 000 personnes

Le site Internet Vox a détaillé en quoi consiste la transition entre deux administrations, rappelant qu’il faut à chaque fois renouveler entre 3 000 et 4 000 personnes.

La situation est simple lorsque le candidat d’un camp succède à un président appartenant à un autre camp : ils sont contraints de transmettre leurs dossiers à ceux de la nouvelle administration, sans cris ni pleurs. The Atlantic décrit la transition entre l’équipe de George W. Bush et celle de Barack Obama, en 2008, comme « un processus extrêmement civilisé ».

Une transition entre administrations appartenant au même parti est plus rare et plus complexe : des membres de l’administration sortante sont tentés de conserver un poste ou d’obtenir des promotions.

En 1988, l’administration George H. W. Bush a maintenu Nicolas F. Brady, issu de l’administration Reagan, au poste de secrétaire au trésor, Dick Thornburgh au poste d’attorney general (ministre de la justice) et Lauro Cavazos au poste de secrétaire à l’éducation. En 2016, remarque Vox, certains postes importants dans l’administration Obama n’ont toujours pas été pourvus, par manque de candidats confirmés.

Pressions

Hillary Clinton, elle, a annoncé qu’elle composerait une administration où la parité sera respectée. D’ores et déjà, des membres de l’administration Obama doivent pourtant s’imaginer qu’elles ne seront pas maintenues : Samantha Power par exemple, ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, qui a un rang de ministre… mais a qualifié Hillary Clinton de « monstre » lors des primaires de 2008.

Selon Politico, l’ancienne secrétaire d’Etat pourrait toutefois conserver un atout de poids de l’administration Obama en la personne de Joe Biden, le vice-président, qui pourrait devenir son secrétaire d’Etat en cas de victoire à la présidentielle. L’information a été démentie, Joe Biden n’ayant pas été approché et n’ayant pas non plus exprimé le désir de rester.

Avant le scrutin, l’aile libérale des partisans de Mme Clinton s’est activée en coulisses, rapporte le Washington Post. Plusieurs personnalités, rassemblées autour de la sénatrice Elizabeth Warren, de Bernie Sanders et de laboratoires d’idées progressistes, ont passé au crible les CV des candidats potentiels, traquant tout ce qui, de près ou de loin, s’apparentait à des liens avec Wall Street.