William Shakespeare, à tombeau fermé
William Shakespeare, à tombeau fermé
Par Mustapha Kessous
Un documentaire tente de percer l’énigme de la sépulture du plus célèbre dramaturge anglais (sur France 5, à 20 h 45).
La Mystérieuse tombe de Shakespeare - Mercredi 09 novembre 2016 à 20:45 sur France 5
Durée : 00:41
Il est l’un des plus grands dramaturges de l’histoire de la littérature. Pourtant, sa vie est méconnue. Que dire alors de sa mort ? William Shakespeare est décédé le 23 avril 1616 à 52 ans. Il fut inhumé dans la modeste église de la Sainte-Trinité, à Stratford-upon-Avon, sa ville natale, située dans le centre de l’Angleterre. La mort de l’auteur de Roméo et Juliette, riche propriétaire terrien, reste un mystère. Certains prétendent que la fièvre l’a emporté ; d’autres qu’il aurait succombé à une syphilis contractée dans les bordels londoniens ; d’autres encore qu’il pourrait avoir été assassiné. Difficile de trancher car il existe un mystère encore plus grand.
Pour sa pierre tombale, qui est anormalement courte, William Shakespeare a composé une étonnante épitaphe : « Mon ami, pour l’amour du Sauveur, abstiens-toi de creuser la poussière déposée sur moi. Béni soit l’homme qui épargnera ces pierres mais maudit soit celui violant mon ossuaire. » Pourquoi avoir laissé une inscription qui est à la fois une bénédiction et une malédiction ? De quoi avait-il si peur ?
Quatre siècles de mystère
Dans La Mystérieuse Tombe de Shakespeare, l’historienne britannique Helen Castor tente de lever le voile sur cette énigme vieille de quatre cents ans. Une tâche d’autant plus ardue qu’une rumeur affirme que son corps est enterré ailleurs, tandis qu’une autre assure que son crâne a été volé en 1879 pour être revendu – sans succès – à un riche collectionneur. Qu’en est-il vraiment ? Avec l’aide d’archéologues, de scientifiques et d’anthropologues, Helen Castor a cherché à savoir ce qui se cache dans la tombe de l’écrivain, mais sans l’ouvrir. Car depuis des siècles, les responsables de l’église de la Sainte-Trinité ont toujours refusé de desceller la sépulture, afin de respecter la dernière volonté du défunt.
Cette enquête intéressante ne révèle pas grand-chose, si ce n’est que le crâne a bien été subtilisé à la fin du XIXe siècle. Reste qu’un jour, pour comprendre enfin ce qu’il est advenu du corps de William Shakespeare et mettre un terme aux rumeurs, les responsables de l’église de la Sainte-Trinité devront bien se reposer la question : ouvrir ou ne pas ouvrir la tombe ?
La Mystérieuse Tombe de Shakespeare, de Sophie Elwin Harris (Grande-Bretagne, 2016, 45 min).