Après l’élection, les Etats-Unis entre appels à l’unité et manifestations anti-Trump
Après l’élection, les Etats-Unis entre appels à l’unité et manifestations anti-Trump
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Le magnat de l’immobilier a passé la journée de mercredi dans la tour Trump à Manhattan, avec son vice-président Mike Pence et son équipe de campagne.
Aux abords de la tour Trump à New York, le 9 novembre. | MANDEL NGAN / AFP
Donald Trump, s’est mis au travail mercredi 9 novembre quelques heures après l’annonce de sa victoire surprise à la présidentielle américaine. Il a passé la journée enfermé dans la tour Trump à Manhattan, où l’ont rejoint le vice-président élu Mike Pence et plusieurs membres de son équipe de campagne.
A 70 ans, il sera le plus vieux président à entrer à la Maison Blanche. Il n’a, en outre, jamais occupé de fonction élective, mais il aura pour gouverner l’appui des deux chambres du Congrès, contrôlées par les Républicains : le Sénat et la Chambre des représentants.
Rencontre Obama-Trump dans le Bureau ovale
Le magnat de l’immobilier va être reçu, jeudi, par l’actuel président Barack Obama dans le Bureau ovale. Cette rencontre vise à assurer la transition en douceur souhaitée par le démocrate. Elle débutera à 11 heures locales (17 heures à Paris) et sera suivie de brefs commentaires à la presse. Michelle Obama s’entretiendra elle, dans la résidence de la Maison Blanche, avec Melania Trump qui est sur le point de devenir la première « First Lady » d’origine étrangère depuis près de deux siècles. Les journalistes n’assisteront pas à la rencontre.
Aux Etats-Unis, des manifestations anti-Trump…
A New York, lors de la manifestation anti-Trump. | Pierre Bouvier / LE MONDE
Plusieurs villes des Etats-Unis, notamment en Californie, ont été le théâtre de manifestations contre l’élection de Donald Trump, mercredi. Quelque 1 500 lycéens se sont rassemblés dans la cour de la Berkeley High School, ville connue pour son progressisme située dans la baie de San Francisco. Des groupes plus réduits ont défilé à Oakland (Californie), mais aussi à Seattle (Etat de Washington). Des étudiants de l’université du Texas ont défilé à Austin. Des rassemblements ont aussi eu lieu à Boston ou encore à Chicago.
La manif jour d'après à Colombus Circle #election2016 https://t.co/DbU6MhO4uC
— pibzedog (@Pierre Bouvier)
A New York, près de 300 personnes se sont retrouvées à Manhattan, à une cinquantaine de mètres du Trump Hotel.
Si on veut voir le côté positif, les 18-25 ans, les jeunes, sont là. Ils ont pris un coup sur la tête mais préparen… https://t.co/nviQgQgDt1
— pibzedog (@Pierre Bouvier)
… et des appels à l’unité
Barack Obama a affirmé dans la matinée de mercredi que l’Amérique toute entière souhaitait le « succès » de Donald Trump. Le démocrate, qui avait évoqué la menace que représentait le républicain pour la démocratie, s’est dit « encouragé » par son discours rassembleur après sa victoire. « Ce n’est un secret pour personne que le président élu et moi-même avons des différences de vue très marquées », a-t-il noté. Et de souligner que, il y a huit ans, il avait également des divergences profondes avec George W. Bush mais que cela n’avait pas empêché une transition « exemplaire » du pouvoir. L’ancien président républicain, qui avait voté blanc à l’élection refusant de soutenir M. Trump, a d’ailleurs téléphoné à l’homme d’affaires pour le féliciter.
Hillary Clinton a aussi appelé ses partisans à accepter un résultat « douloureux » : « Donald Trump va être notre président et nous devons être ouverts d’esprit et lui donner sa chance de diriger. » Petite consolation pour l’ancienne secrétaire d’Etat, si elle a perdu l’élection, dont le résultat est décompté Etat par Etat. Mais au niveau national, elle a obtenu environ 200 000 voix de plus que son adversaire, selon des résultats qui n’étaient pas encore complets mercredi soir.
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Durée : 01:01
De son côté, le sénateur du Vermont et candidat malheureux à la primaire démocrate, Bernie Sanders, a mis en ligne sur son site Internet un texte dans lequel il reconnaît que la colère et le mal-être d’une frange de la population qui a conduit à l’élection du magnat de l’immobilier.
« Dans la mesure où M. Trump tient ses engagements sur la volonté d’adopter des politiques qui améliorent la vie des familles qui travaillent dans ce pays, moi et d’autres progressistes sommes prêts à travailler avec lui. Dans la mesure où il poursuit des politiques racistes, sexistes, xénophobes et anti-environnement, nous nous y opposerons vigoureusement. »
Wall Street frise un record
La victoire inattendue de Donald Trump, après une campagne particulièrement violente, a suscité une onde de choc bien au-delà des Etats-Unis. Les places financières internationales se sont effondrées dans la nuit de mardi à mercredi, avant de remonter dans la journée, signes que la démocratie américaine se préparait à digérer son élection.
Wall Street a d’ailleurs déjoué la plupart des pronostics en réagissant par une nette hausse, au point de presque battre un record : le Dow Jones a pris 1,40 % et le Nasdaq 1,11 %. De son côté, le président de la Chambre de commerce américaine, Thomas Donohue, a adressé un message de félicitation à Donald Trump, ainsi qu’aux nouveaux élus au Congrès.
Par ailleurs, l’agence de notation Standard & Poor’s a confirmé le « AA+ » des Etats-Unis, mercredi, soulignant les forces institutionnelles du pays. La perspective attachée à cette note est également confirmée à stable.
Les réactions internationales
Sur le plan international, l’élection de Donald Trump continue de susciter de l’engouement chez certains, de la crainte chez d’autres.
Conformément à l’usage, le président cubain Raul Castro, dont le pays a rétabli ses relations diplomatiques avec les Etats-Unis en juillet 2015, lui a envoyé un message de félicitations. En guise de première réaction à la victoire du magnat de l’immobilier, La Havane avait annoncé la tenue, la semaine prochaine, d’exercices militaires « stratégiques » à l’échelle nationale visant à faire face à une éventuelle invasion.
Au cours d’une conversation téléphonique avec l’actuel secrétaire d’Etat, John Kerry, le président vénézuélien Nicolas Maduro l’a exhorté à « établir et laisser un programme de travail positif à la prochaine administration » au sujet des relations bilatérales. La diplomatie vénézuélienne, tout en félicitant M. Trump pour sa victoire à la présidentielle de mardi, a dit souhaiter que « prévale le respect des principes de la Charte des Nations unies » relatifs à l’« égalité souveraine » et à l’« autodétermination » pendant son mandat, qui doit débuter en janvier 2017.
Par ailleurs, une réunion spéciale des ministres des affaires étrangères de l’Union européenne a été convoquée dimanche à Bruxelles.