Le laboratoire de l’Agence française de lutte contre le dopage à Châtenay-Malabry. | JOEL SAGET / AFP

L’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) va réduire « de l’ordre de 20 % » le nombre de ses contrôles en 2017 en raison de réductions budgétaires, a déclaré l’institution lundi dans un communiqué.

« Une mesure de gel des crédits d’une ampleur supérieure à celles appliquées précédemment » va réduire le budget de l’AFLD. « Sur les 8,5 millions d’euros prévus par le projet de loi de finances, seuls 7,8 millions d’euros seront effectivement versés », assure l’AFLD.

L’Agence espérait une augmentation de budget de 700 000 euros, afin de combler un déficit annuel structurel de 650 000 euros, conséquence du gel de certains crédits réalisé déjà les années précédentes.

« Dans ces conditions, l’AFLD sera conduite à réduire très sensiblement (de l’ordre de 20 %), le nombre des contrôles qu’elle diligente », détaille le communiqué. « L’AFLD a jusqu’ici réussi à faire face malgré le manque de moyens et la qualité de son action est soulignée au plan international , a déclaré son président, Bruno Genevois. Mais, aujourd’hui, sa capacité à assurer sa mission de service public est menacée. »

« Une réduction du nombre des contrôles porterait une atteinte sévère à la crédibilité du dispositif de lutte contre le dopage en France », poursuit M. Genevois tout en la jugeant « inéluctable dès 2017 » dans l’état actuel des choses.

Une réaction « inappropriée » pour le ministère des sports

« Finalement, la subvention effectivement versée à l’AFLD aura augmenté de plus de 8 % entre 2015 et 2017. Il est donc inapproprié d’indiquer qu’il n’y a pas d’augmentation des crédits de l’Etat en faveur de l’AFLD », ont réagi mardi Patrick Kanner, le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, et Thierry Braillard, le secrétaire d’Etat aux sports.

« Le gouvernement a proposé à la représentation nationale de porter la subvention à l’AFLD de 7,8 millions en 2016 à 8,5 millions d’euros en 2017, précisent-ils. Ce montant s’entend évidemment hors réserve de précaution applicable comme chaque année de manière habituelle aux agences de l’Etat. Il faut d’ailleurs souligner que la part du financement de l’Etat dans le budget de l’AFLD, agence indépendante, est toujours de plus de 90 % du total de ses ressources. »