La CNIL enquête sur Knockin, l’application des militants sarkozystes
La CNIL enquête sur Knockin, l’application des militants sarkozystes
Le Monde.fr avec AFP
La CNIL a ouvert une enquête pour déterminer si les personnes géolocalisées par l’application Knockin avaient consenti à partager leurs données.
Meeting de Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite, au palais Nikaia, à Nice, mardi 15 novembre 2016. | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE/FRENCH-POLITICS POUR « LE MONDE »
L’équipe de campagne de Nicolas Sarkozy a-t-elle collecté illégalement des données issues des réseaux sociaux afin de cibler de potentiels sympathisants ? C’est ce que cherche à savoir la Commission nationale informatique et liberté (CNIL) qui a lancé une investigation sur Knockin, l’application pour smartphone des militants sarkozystes.
« L’instruction de ces investigations se poursuit », a expliqué le service de communication de la CNIL jeudi 17 novembre, parlant d’expertises technique et juridique, sans donner plus de précisions sur le contenu des investigations ni sur le calendrier attendu pour ses conclusions.
L’application Knockin (« frapper à la porte », en anglais), lancée en septembre, permet aux militants sarkozystes de géolocaliser les sympathisants du candidat, et faciliter le porte-à-porte ciblé.
Obligation d’informer les personnes concernées
Dans un guide publié le 8 novembre en partenariat avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), la CNIL estime que l’organisation d’élections primaires en amont de la présidentielle « suscite des questions particulières en termes de protection des données », avant de rappeler :
« La collecte massive de données issues des réseaux sociaux n’est pas légale en l’absence d’information des personnes concernées. »
Selon les militants sarkozystes, l’application ne contient que les coordonnées de personnes ayant accepté de communiquer leurs adresses. Mais en septembre, RMC, qui avait repéré ce programme, affirmait qu’il s’agissait plutôt de recoupement de données publiques sur Internet, y compris celles de personnes ayant simplement « liké » la page Facebook de M. Sarkozy ou une de ses publications sur Twitter.