Trois hommes soupçonnés d’être impliqués dans un trafic de drogue ont été mis en examen lundi 21 novembre et écroués après la saisie d’une demi-tonne de cannabis dans un local municipal, a indiqué le parquet de Bobigny. L’un d’eux travaillait pour la mairie de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

  • Les faits

Jeudi, un camion transportant 500 kg de cannabis en provenance d’Espagne avait été intercepté par les agents de la douane au moment où il entrait dans le centre technique municipal (CTM) de Saint-Denis.

« 95 000 euros en coupures de 10 et 20 euros » ont été saisis dans l’un des véhicules du convoi venant d’Espagne, selon une source policière.

  • Les interpellations

Le conducteur du camion, un Espagnol de 59 ans, celui de la voiture « ouvreuse » du convoi, un Algérien de 28 ans, et deux employés du CTM, âgés respectivement de 30 et 40 ans, avaient été interpellés et placés en retenue douanière.

Les deux chauffeurs et l’agent de 40 ans, qui leur avait ouvert la grille, ont été mis en examen pour « trafic de stupéfiants, importation de stupéfiants et association de malfaiteurs », selon le parquet de Bobigny. Le second agent a été placé sous le statut de témoin assisté.

  • L’enquête

Soupçonné de servir de lieu d’entreposage de la drogue, le CTM était sous surveillance depuis plusieurs mois. Décrit par une source policière comme « l’un des plus gros pourvoyeurs de drogue de la circonscription », l’agent écroué était particulièrement dans le viseur des enquêteurs.

Cet homme avait déjà eu affaire à la justice en décembre 2015 après avoir été interpellé en possession d’un kilo de cocaïne à l’issue d’une course-poursuite avec la police.

  • Les suites

« Dès vendredi, une procédure de révocation a été lancée » à l’encontre des agents municipaux et une enquête administrative diligentée pour identifier d’éventuels complices, a écrit dans un communiqué le maire (PCF) de Saint-Denis, Didier Paillard. « Dans ce cadre, le centre technique municipal est mis sous tutelle administrative », a-t-il ajouté.

La mairie a également annoncé son intention de déposer une plainte avec constitution de partie civile pour avoir accès au dossier.

  • Des réactions

« Les actes délictueux commis par un petit nombre d’individus ne doivent aucunement jeter l’opprobre sur les 3 600 agents municipaux (…) qui œuvrent chaque jour, honnêtement, à la qualité du service public communal », a déclaré M. Paillard.