Le taux de chômage a augmenté en Afrique du Sud au troisième trimestre de cette année pour atteindre 27,1 % de la population active, son plus haut niveau depuis 2003, a annoncé mardi l’Agence nationale des statistiques (StatsSA).

Quelque 5,9 millions de Sud-Africains étaient officiellement à la recherche d’un emploi, auxquels doivent s’ajouter 2,2 millions « d’actifs découragés », la formule consacrée pour les chômeurs qui ont renoncé à rechercher un emploi, selon StatsSA.

Entre juillet et septembre, le taux de chômage a progressé de 1,6 % par rapport à la même période en 2015, soit 455 000 demandeurs d’emplois en plus.

Cette hausse s’explique notamment par des licenciements dans les secteurs minier, manufacturier et des services.

Les 15-24 ans sont de loin la catégorie d’âge la plus touchée, avec 54,2 % de la population active sans emploi.

Prévisions de croissance moroses

Vingt-deux ans après la fin officielle de l’apartheid, le chômage qui frappe l’Afrique du Sud est révélateur des inégalités qui minent toujours le pays, puisque 30,5 % des Noirs n’ont pas d’emploi contre seulement 7 % des Blancs.

Le week-end dernier, le gouvernement a annoncé son intention de créer un salaire minimum de 3 500 rands (234 euros) mensuels pour tous les employés du pays, afin de réduire les inégalités.

Cette mesure divise les économistes, certains estimant qu’elle pourrait faire augmenter le chômage, en raison du coût qui pèserait sur les employeurs.

Qui est Julius Malema, militant de l’expropriation des Sud-Africains blancs ?
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Redevenue la première économie du continent, devant le Nigeria, l’Afrique du Sud peine à accélérer son activité ces dernières années, notamment en raison de la baisse des cours des matières premières dont elle est une importante productrice.

L’opposition dénonce de son côté le climat de corruption à la tête du pays, pointant du doigt les nombreux scandales qui visent le président Jacob Zuma.

Si l’Afrique du Sud a évité la récession depuis 2009, ses prévisions de croissance restent moroses pour 2016, à + 0,5 %. Les marchés redoutent une dégradation de sa note souveraine par les agences de notation dans les prochaines semaines